[18/06/2007 17:08:52] PARIS (AFP) La SNCF a annoncé lundi de nouvelles mesures de réorganisation de sa branche fret en difficulté et a confirmé que l’activité aurait à subir des suppressions d’emplois, suscitant l’inquiétude des syndicats. Ces mesures, baptisées “projet de haut-débit ferroviaire”, sont destinées à simplifier et renforcer le trafic de transport de marchandises, en organisant l’offre autour du client, souvent insatisfait du service rendu par la SNCF, a expliqué lors d’une conférence de presse Olivier Marembaud, patron de la branche depuis fin 2006. Le fret a accusé une perte de 900 millions d’euros l’an dernier, mais le trafic s’est redressé depuis le début de l’année avec une hausse de 4% à fin mai par rapport à la même période de l’an dernier, s’est réjoui M. Marembaud. Pour renforcer sa branche, la SNCF va créer trois à quatre “hubs” logistiques reliés entre eux ainsi qu’à une trentaine de plate-formes de triage. Entre ces “hubs” circuleront des trains “mieux remplis et plus fréquents” à raison d’un toutes les trois heures, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ces “hubs” seront situés en région parisienne, près de Lyon et dans le nord de la France, là où sont déjà installées de grosses gares de triage, a-t-il précisé. Il s’agit “d’améliorer la qualité en terme de délais et de régularité” et de faire passer par exemple les délais de livraison de “18 à 5 ou 6 jours”, a dit le patron du fret. Vont aussi être créés cinq “pôles d’activité” destinés à optimiser la vente de services fret à un secteur industriel spécifique: la chimie, la sidérurgie, l’agriculture, l’automobile. Le cinquième pôle sera polyvalent. Concernant le volet social, M. Marembaud a confirmé la tenue de négociations en octobre, et a réitéré qu’il “y (aurait) certainement des réductions d’emplois”, sans donner de chiffres ni de calendrier. Selon le projet de budget présenté en début d’année, la SNCF prévoit 751 suppressions de postes dans le fret cette année. Plusieurs syndicats ont manifesté leurs doutes et leurs inquiétudes. La CGT et Sud Rail avaient même organisé une journée d’action mais sans appel à la grève, ce qui n’a pas provoqué de perturbations sur le réseau selon la direction. “Nous ne voyons dans cette stratégie aucun signe de reconquête ou de développement, ce qui assombrit l’horizon et n’est pas de nature à remotiver les cheminots, ni à redresser durablement l’activité”, a déclaré à l’AFP Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT Cheminots. Pour Alain Cambi, de Sud-Rail, “il y a encore sans doute à la clé des suppressions d’emploi à craindre, en plus des 750 déjà prévues en 2007”. Selon la SNCF, les discussions d’octobre porteront sur “les règles d’emploi des personnels du fret”. Pour la CGT, “plusieurs milliers de cheminots se verraient appliquer une autre réglementation du travail, des évolutions dans leur rémunération et de nouvelles conditions sociales, ce qui va entraîner des milliers de suppressions d’emploi”. Force Ouvrière a exprimé “de lourdes inquiétudes sociales” sur l’avenir du fret, regrettant que “réduire les coûts de productivité (soit) la préoccupation essentielle” de la direction. La CGT, Sud-Rail et la Fgaac (agents de conduite) appellent à une nouvelle mobilisation le 27 juin. |
||
|