[19/06/2007 13:25:34] POTSDAM (AFP) Les négociateurs des quatre grands acteurs de l’OMC (Brésil, Etats-Unis, Inde, UE) se sont retrouvés mardi matin à Potsdam (Allemagne) dans l’espoir d’accommplir “l’effort final” pour sortir de l’ornière les négociations sur la libéralisation du commerce mondial. Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, la commissaire à l’Agriculture Mariann Fischer Boel, la représentante américaine pour le Commerce Susan Schwab, le ministre indien du Commerce Kamal Nath et le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, se sont réunis dans le cadre discret du château de Cecilienhof, niché au fond d’un parc de cette ville de l’ex-RDA, à l’abri des caméras et des micros. Cette réunion confidentielle pourrait se poursuivre jusqu’à samedi ou dimanche. Brandissant quatre poupées géantes représentant les quatre éléments (terre, air, eau, feu) à protéger des nuisances de la mondialisation, des altermondialistes ont organisé à l’entrée du parc une manifestation symbolique contre ce huis clos à quatre, fustigeant “la logique opaque et non démocratique des négociations de l’Organisation mondiale du commerce”. Rien ne garantit la réussite de la rencontre entre quatre adversaires qui continuent à s’opposer autour des subventions versées par les pays riches –particulièrement les Etats-Unis– à leurs agriculteurs. Le monde en développement souhaite pouvoir conserver des droits de douane protecteurs sur les produits industriels et des clauses de sauvegarde pour défendre leurs industries naissantes. Le “G4” a décidé de se mettre le dos au mur afin de parvenir à un accord de principe qui pourrait être étendu à l’ensemble des 150 pays membres de l’OMC.
Cet effort est le dernier du G4 en faveur du cycle de négociations de Doha, lancé en 2001 afin de mettre la libéralisation des échanges au service du développement des pays pauvres. Un accord sur les grandes lignes de la négociation est indispensable rapidement si les 150 pays membres veulent tenir leur engagement de boucler les travaux fin 2007. Les discussions se déroulent dans le cadre prestigieux du Cecilienhof, un château où s’étaient réunis en juillet 1945 les vainqueurs de la Deuxième guerre mondiale, Staline, Truman et Churchill, et qui a accueilli fin mai les ministres des Affaires étrangères du G8. Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, qui n’est pas à Potsdam, avait indiqué mercredi dernier qu’un accord entre les quatre serait bénéfique, sans être déterminant. “Le G4 ne dispose pas d’une clé d’entrée spéciale” dans les négociations, a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois que “c’est un bon groupe, représentatif des négociations”. Qualifiant la rencontre du “G4” en Allemagne de “dernière chance sérieuse” de faire aboutir les négociations de Doha, M. Mandelson voit trois issues possibles. Il ressort des propos du commissaire résumés par un diplomate que, soit il y aura un accord dans lequel “chaque partie négocie à la limite de sa flexibilité”; soit il y aura “quelques progrès”, mais pas de percée, autorisant néanmoins d’autres réunions du G4 en juillet; soit il n’y aura pas d’accord, ce qui permettait à Pascal Lamy de “reprendre l’initiative” et “mettrait l’UE sous pression de faire davantage de concessions dans le domaine agricole”. Il a espéré que l’un des deux premiers scenarii se concrétiserait. Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos, a affirmé à Berlin que “ceux qui bloquent ne se trouvent pas en Europe”. Il est légitime que l’UE engage des négociations sur les accords commerciaux bilatéraux avec des pays comme l’Inde ou la Corée du Sud, pour prévenir les effets d’un éventuel échec du cycle de Doha, a-t-il dit. |
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