France : coup d’envoi de la négociation patronat-syndicats sur le marché du travail

 
 
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La présidente du Medef Laurence Parisot (d) accueille le président de la CGT Bernard Thibault le 19 juin 2007 au siège parisien du Medef (Photo : Jacques Demarthon)

[19/06/2007 18:27:27] PARIS (AFP) Les numéros un des syndicats et du patronat ont donné mardi le coup d’envoi d’une ambitieuse négociation pour “moderniser le marché du travail”, un sujet sur lequel le gouvernement attend des avancées d’ici fin 2007.

Au terme de trois heures de réunion au siège du Medef, les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales représentatives (Medef, CGPME et UPA) ont en revanche repoussé à “la fin de l’année” l’ouverture éventuelle d’une négociation sur la représentativité syndicale.

“Les partenaires sociaux -qui ont pour priorité d’améliorer la situation de l’emploi et des salariés- décident de lancer une négociation sur la modernisation du marché du travail portant sur la sécurisation des parcours professionnels, le contrat de travail et l’assurance chômage”, selon le “relevé de décisions” de ce sommet.

L’objectif des partenaires sociaux est “d’aboutir à des avancées significatives qu’ils évalueront à la fin de l’année 2007”. La première séance de négociations aura lieu le 4 juillet.

Le Medef souhaite notamment assouplir les règles de licenciement pour aller vers une “séparation à l’amiable” entre employeur et salarié. Les syndicats veulent que les salariés puissent, au-delà des aléas de leur vie professionnelle, bénéficier d’un socle permanent de droits.

François Fillon a donné aux partenaires sociaux jusqu’à la fin 2007 pour avancer sur la modernisation du marché du travail et la représentativité syndicale, laissant entendre qu’il pourrait reprendre la main et légiférer faute d’accord syndicats/patronat.

Dans un “document d’orientation” transmis lundi soir aux partenaires sociaux, le gouvernement a rappelé “son attachement à ce que soit examinée dans le détail la proposition de contrat de travail unique”, une proposition de campagne de Nicolas Sarkozy refusée par les syndicats.

Pour François Chérèque (CFDT), “il était important que les partenaires sociaux prennent leurs responsabilités” en tentant d'”apporter leurs propres réponses”, même si la négociation sera “très difficile”.

Laurence Parisot (Medef) a jugé “énorme” l’ouverture d'”une négociation difficile”, six mois après le lancement de sa “délibération sociale”, une série de réunions de travail patronat-syndicats pour préparer les réformes où la CGT était simple observatrice.

“Nous voulons tous aller vers le plein emploi”, a insisté Mme Parisot, estimant possible “d’aboutir à un accord”.

Bernard Thibault (CGT) a estimé que les partenaires sociaux n’avaient fait que “le plus facile” de ce “chantier considérable”, notant que “tout le monde n’attend pas les mêmes choses” et que “le laps de temps est relativement court”. Il a souhaité que les syndicats “se concertent pour obtenir des avancées”.

Jean-Claude Mailly (FO) a insisté sur “la liberté de négociation” des partenaires sociaux, jugeant que le document d’orientation du gouvernement n’était “ni une feuille de route, ni une lettre de cadrage” et la fin 2007 “pas une date couperet”.

Or “les points de vue sont assez éloignés”, a souligné Jacques Voisin (CFTC).

Par ailleurs, les partenaires sociaux ont décidé d'”établir un état des lieux” sur la représentativité syndicale et le développement du rôle des partenaires sociaux, avant l’ouverture, “quasi sûre” selon Mme Parisot, d’une négociation d’ici fin 2007.

 19/06/2007 18:27:27 – © 2007 AFP