[19/06/2007 22:24:08] TOURCOING (AFP) François Fillon a prévenu mardi qu’il n’entendait pas “fermer le dossier” de la TVA sociale, un projet dénoncé par certains responsables de la majorité comme étant à l’origine de la remontée spectaculaire de la gauche au second tour des législatives dimanche. “Je ne veux pas qu’on ferme un dossier sous prétexte qu’il est mal expliqué”, a déclaré le Premier ministre dans un débat avec des chefs d’entreprises lors de la visite d’une usine textile de Tourcoing (Nord). La polémique autour de ce dossier, involontairement ouverte par l’éphémère ministre de l’Economie Jean-Louis Borloo au soir du premier tour des législatives, a empoisonné la droite dans l’entre-deux-tours et offert à la gauche un argument inespéré -et visiblement efficace- pour remobiliser ses troupes. L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a affirmé que la TVA sociale avait fait perdre à la droite une soixantaine de sièges de députés. “Tout le monde reconnaît”, a dit M. Fillon -qui préfère parler de TVA anti-délocalisations plutôt que de TVA sociale-, “qu’on ne peut pas financer la protection sociale uniquement sur le travail. Plus on met des charges sur le travail, plus les emplois s’en vont”. “Toutes les formations politiques de gauche comme de droite disent d’une manière ou d’une autre ça”, a-t-il continué. “Toutes disent qu’il faut trouver de nouvelles assiettes, mais les nouvelles assiettes, il n’y en a qu’une, c’est la consommation, c’est la valeur ajoutée plutôt”. “On va ouvrir un grand débat devant les Français”, a encore dit le chef du gouvernement, “on va discuter de cette question et puis on doit pouvoir trouver un consensus”. M. Fillon était accompagné de la nouvelle ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui doit rendre “en juillet”, a dit le Premier ministre, les conclusions de l’étude sur la TVA sociale qui avait été confiée à son prédécesseur Jean-Louis Borloo. Le Premier ministre effectuait cette visite à la veille du passage en Conseil des ministres du projet de loi sur le paquet fiscal et économique promis par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne. Ce texte, qui va “enclencher l’effort de réforme”, prévoit notamment une défiscalisation et une détaxation des heures supplémentaires pour que “ceux qui se défoncent mieux que les autres soient récompensés”. “A l’automne, on va continuer en agissant sur la compétitivité des entreprises car il nous faut gagner un point de croissance (…) On va se battre sur tous les sujets, sans avoir peur de rien, même sur les sujets qui fâchent”, a insisté M. Fillon. Il a promis d’agir sur la fiscalité des entreprises. “Rien ne sera tabou, y compris sur la taxe professionnelle”, a-t-il dit sans davantage de précisions. Le Premier ministre a par ailleurs réaffirmé que la France allait “se battre pour que la date de 2008”, prévoyant la levée des quotas sur les exportations de textile chinois, “soit repoussée”, dans le cadre des négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “Les Américains ont obtenu un an de plus (…) Il faut donc que le délai de l’OMC soit repoussé” aussi pour l’Union européenne, “il faut qu’on fasse au moins aussi bien que les Etats-Unis”, a-t-il souligné. “Il faut que l’Europe nous aide, qu’elle cesse d’être naïve face à la mondialisation”, a poursuivi M. Fillon. |
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