La Bourse de Londres veut fusionner avec celle de Milan

 
 
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[21/06/2007 07:35:11] LONDRES (AFP) La Bourse de Londres a annoncé mercredi qu’elle négociait une fusion avec celle de Milan, qui lui permettrait de sortir de son isolement après avoir refusé cinq mariages en deux ans et demi, à contre-courant de la consolidation des places financières mondiales.

La direction du London Stock Exchange (LSE) “est en discussions” avec son homologue italienne et “fera une nouvelle annonce si nécessaire”, a-t-elle indiqué dans un communiqué, confirmant des informations publiées précédemment par le quotidien français La Tribune sur son site internet.

Une fusion avec Borsa Italiana, qui n’est pas cotée en Bourse et dont les banques Unicredit et Intesa Sanpaolo détiennent à elles deux 40%, permettrait au LSE de sortir de son isolement, après avoir renoncé à pas moins de cinq scénarios de rapprochement depuis la fin 2004, en particulier avec le Nasdaq, devenu son premier actionnaire. Le conseil d’administration de Borsa Italiana doit se réunir jeudi.

Le LSE est la deuxième place financière européenne en termes de capitalisation totale, avec 2.997 milliards d’euros à la fin mai contre 3.129 milliards d’euros pour Euronext, qui s’est marié officiellement au New York Stock Exchange fin mars.

La Bourse électronique américaine, qui détient 30% du capital du LSE et pourrait donc bloquer un rapprochement avec Milan soumis au vote en assemblée générale, n’a pas fait de commentaires.

Outre le Nasdaq, qui a proposé jusqu’à 2,9 milliards de livres (4,4 milliards d’euros) dette comprise, la Bourse de Londres a repoussé successivement les avances de Deutsche Börse, d’Euronext, de la banque australienne Macquarie et de la maison de courtage ICAP.

La directrice générale du LSE, Clara Furse, a justifié cette stratégie d’indépendance par la forte croissance des échanges sur la place londonienne, et sa capacité à attirer de lucratives introductions en Bourse de sociétés étrangères, en particulier russes.

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La Bourse de Milan, le 6 juin 2006 (Photo : Paco Serinelli)

Mais face à la consolidation croissante du secteur, et à la naissance d’un concurrent de taille avec le mariage Nyse/Euronext, l’isolement du LSE et son absence du marché croissant des produits dérivés ont été de plus en plus critiqués dans la City, malgré un accord commercial et technique passé avec la Bourse de Tokyo.

Le projet de plateforme d’échanges indépendante lancé par de grosses banques d’affaires en Europe, dans le but d’éviter les commissions perçues par les opérateurs boursiers sur les transactions, a contribué aussi à mettre sous pression le LSE.

Pour autant, l’action de ce dernier n’a pas reculé à la Bourse de Londres, grimpant même à un record de 1.442 pence fin mai. Il a clôturé mercredi à 1.366 pence, valorisant la place à 2,76 milliards de livres.

Pour la place de Milan, dont la capitalisation totale était de 837 milliards d’euros à la fin mai selon la Fédération européenne des Bourses, un rapprochement avec le LSE constituerait un retour aux sources puisqu’elle avait fait d’une alliance avec Londres, jusqu’en 2005, son meilleur choix.

Le groupe avait ensuite relancé début 2006 son projet de cotation, avant de plaider pour une alliance à trois avec Euronext et Deutsche Börse. Fin mai, le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, l’avait exhortée à chercher une alliance sous peine d’isolement.

Borsa Italiana détient avec Nyse Euronext 60% de MBE, la holding contrôlant MTS, l’une des principales plateformes européennes de produits à taux fixes (obligations d’Etat). Elle souhaiterait en prendre le contrôle en rachetant les parts de son partenaire.

Le groupe Nyse Euronext n’a fait aucun commentaire sur l’alliance éventuelle LSE/Milan, ni sur la rumeur d’une offre de sa part sur Borsa Italiana.

 21/06/2007 07:35:11 – © 2007 AFP