[21/06/2007 10:45:07] PARIS (AFP) La consommation des ménages français en produits manufacturés a poursuivi sa baisse en mai, en diminuant de 0,8% par rapport à avril, victime de la météo grincheuse qui a fait chuter les achats de vêtements et de chaussures, mais ses bases restent solides, selon les analystes. Ce décrochage de la consommation des ménages en produits manufacturés –qui représente environ un quart de la consommation totale des ménages mais est un bon indicateur de la tendance générale– a surpris les analystes qui prévoyaient une hausse de 0,5%. Le mois précédent, elle avait baissé de 0,1% (chiffre révisé de +0,2 point). Sur un an, ces dépenses ont progressé de 1,7%, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques. Il s’agit de “son niveau le plus bas depuis septembre 2006”, souligne Nicolas Bouzou, du cabinet d’études sectorielles Asterès, tandis que son confrère Alexander Law, du cabinet Xerfi, observe qu’une baisse de la consommation des ménages deux mois de suite n’était pas arrivée depuis trois ans. Malgré ce coup d’arrêt surprise, les analystes ne sont guère inquiets. Comme le fait remarquer Nicolas Bouzou, “l’intégralité de la baisse émane d’un unique secteur, le textile-cuir, pour lequel les dépenses ont chuté de 8,5%”. Or, explique-t-il, les dépenses en textile-cuir, “qui représentent près de 20% de la consommation totale des ménages en produits manufacturés, sont extrêmement instables”. Pour Mathieu Kaiser (BNP Paribas) “le facteur climatique, par définition temporaire, constitue la principale explication de la déception de mai”. “Visiblement, les Français ont préféré attendre que les beaux jours reviennent avant de choisir leur nouvelle garde-robe”, opine Alexander Law. En revanche, les dépenses de consommation en biens durables se redressent, à +1,7% après -0,7% en avril, sous l’effet de la reprise des dépenses en biens d’équipement du logement (+1,8% après -1,9%) et de l’accélération des achats des ménages en automobiles (+1,6% après +0,9%). Or, ce secteur des biens durables est “le plus pertinent pour l’analyse conjoncturelle car le plus sensible aux variations de pouvoir d’achat”, relève Nicolas Bouzou, qui salue le fait que “malgré le fort ralentissement du crédit à la consommation, le marché automobile semble être enfin entré dans la phase ascendante de son cycle”, tout en ne pesant pas sur la consommation de biens d’équipement du logement. Les dépenses de consommation en autres produits manufacturés repartent aussi à la hausse (+0,8% après -0,7% en avril), indique par ailleurs l’Insee. Les conjoncturistes ne voient donc pas péril en la demeure pour la consommation, même si ces résultats médiocres devraient peser sur la croissance au deuxième trimestre. Pour Mathieu Kaiser, “avec la poursuite de l’embellie du marché du travail et un +paquet fiscal+ essentiellement destiné à soutenir la confiance et la demande des ménages, la consommation privée pourrait rebondir au troisième trimestre”. Avec le “paquet fiscal” présenté mercredi en conseil des ministres, (déduction des intérêts d’emprunt immobilier, exonération des heures supplémentaires…), “au moins 40% des montants rendus aux ménages se retrouveront dans la consommation”, prévoit Nicolas Bouzou, qui ne voit pas de raison pour que la France n’atteigne pas 2,1 ou 2,2% de croissance à la fin de l’année. |
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