[21/06/2007 22:33:55] PARIS (AFP) L’Insee prévoit une croissance de 2,1% pour la France cette année, un niveau proche de celui de l’an dernier et qui devra beaucoup à la consommation des ménages, encouragés à acheter par des hausses de salaires et des baisses d’impôts. La note de conjoncture trimestrielle de l’Institut national de la statistique, publiée vendredi, avance pour la première fois une prévision de croissance pour l’ensemble de l’année 2007: à 2,1%, ce chiffre est un peu en-deçà des prévisions du gouvernement (2,25 à 2,5%) et de la Commission européenne (2,4%), mais conforme à celle de l’OCDE (2,2%). “Il n’y aura pas de changement majeur dans le rythme de la croissance française” par rapport à l’an dernier, où elle avait atteint 2,2%, a relevé Eric Dubois, chef du département de la conjoncture à l’Insee, en présentant ces chiffres à la presse. Surtout, elle devrait rester à la traîne de celle de l’ensemble de la zone euro, qui culminerait à 2,8%, selon l’Institut. Après un premier trimestre en demi-teinte (+0,5% de croissance), handicapé par le repli de la consommation énergétique en raison d’un hiver doux, l’Insee attend +0,6% au deuxième trimestre, puis +0,7% aux troisième et quatrième trimestres. Côté bonnes nouvelles, l’économie française devrait créer 300.000 emplois, soit plus qu’en 2006 (256.000) et surtout, le pouvoir d’achat des ménages devrait progresser nettement.
L’Insee s’attend à une hausse de 3,2% du pouvoir d’achat après 2,4% l’an dernier. Première explication: les effets combinés de la hausse de la masse salariale (+3,9%) et du ralentissement de l’inflation (+1,4% après 1,9% l’an dernier). Mais les ménages français “bénéficieraient aussi des baisses d’impôts”, a souligné Eric Dubois, citant “la prime pour l’emploi, les baisses d’impôt sur le revenu, le bouclier fiscal et les exonérations d’impôt sur les heures supplémentaires en fin d’année”, même si l’essentiel du choc fiscal concocté par le gouvernement pour cet été ne devrait produire ses effets qu’en 2008. Déjà réelle en début d’année, (la baisse du barème de l’impôt sur le revenu est entrée en vigueur le 1er janvier), cette amélioration du pouvoir d’achat devrait pleinement se répercuter sur la consommation au second semestre, mais “sans pour autant effacer intégralement la hausse du taux d’épargne”, selon l’Insee. C’est de ce côté-là que se trouve le principal aléa pesant sur cette prévision (mis à part l’évolution des prix énergétiques): les Français se montreront-ils aussi prudents qu’en début d’année et gonfleront-ils leur bas de laine? Ou au contraire la progression de leur pouvoir d’achat les incitera-t-elle à consommer plus encore, entraînant une croissance du produit intérieur brut qui pourrait rattraper celle de la zone euro? Les autres composantes de la croissance, en effet, présentent peu de surprises: les investissements des entreprises devraient croître à un rythme modéré, et ceux des ménages continuer de ralentir. Surtout, le commerce extérieur devrait continuer à peser sur la croissance, même si les exportations françaises pourraient profiter de la reprise de la demande des ménages allemands, eux aussi encouragés à consommer par des hausses de salaires. Mais l’appréciation de l’euro devrait continuer à peser sur la compétitivité des produits français et les importations continueront de bénéficier de la consommation dynamique des ménages. Au total, le commerce extérieur devrait amputer la croissance de 0,3 point, comme l’an passé. |
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