Fusion : la Bourse de Milan cède aux sirènes de la Bourse de Londres

 
 
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La Bourse de Milan, le 6 juin 2006 (Photo : Paco Serinelli)

[22/06/2007 18:52:47] MILAN (AFP) La Bourse de Milan a accepté vendredi l’offre de rapprochement de 1,6 milliard d’euros de la Bourse de Londres, qui doit permettre aux deux places financières de sortir de leur isolement et de se renforcer face au géant transatlantique Nyse Euronext.

Le conseil d’administration a donné son feu vert à l’offre par échanges d’actions du London Stock Exchange (LSE), la Bourse de Londres, a-t-on indiqué de source proche du dossier.

La holding cotée du LSE chapeautera désormais les deux Bourses et sera composée de 12 membres, 7 nommés par le LSE et 5 par Borsa Italiana, la société gérant la place milanaise.

Clara Furse, directrice générale du LSE, conservera son poste et sera secondée par son homologue de Borsa Italiana, Massimo Capuano, qui deviendra directeur général adjoint, selon la même source.

La Bourse de Milan, valorisée à 1,6 milliard d’euros par cette offre, est un poids moyen par rapport à son homologue de Londres dont la capitalisation boursière est d’environ 4,1 milliards d’euros.

La différence se retrouve aussi dans le cumul des capitalisations des sociétés cotées sur chacune des deux Bourse puisque le LSE est la deuxième place financière européenne (3.000 milliards d’euros) derrière Nyse Euronext tandis que son nouvel allié atteint 837 milliards d’euros seulement.

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Logo du London Stock Exchange

Nyse Euronext est pour sa part né du rapprochement achevé fin mars du New York Stock Exchange (groupe Nyse), gestionnaire de la Bourse new-yorkaise, et du groupe paneuropéen Euronext rassemblant les marchés actions de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne et le marché à terme londonien Liffe.

Face aux risques de marginalisation en Europe dans un secteur en pleine consolidation, Borsa Italiana était pressé depuis fin mai par le gouverneur de la Banque d’Italie Mario Draghi de se trouver un allié.

M. Draghi a accueilli “avec grande satisfaction” la décision de la place milanaise et ce choix a aussi été salué par le gouvernement italien.

“Cet accord est très positif car il crée un ensemble international très fort au sein duquel le groupe d’actionnaires italiens se place en deuxième position”, a commenté le ministre de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa.

Borsa Italiana est détenue par un groupe de banques italiennes, au premier rang desquelles figurent Intesa Sanpaolo et Unicredit-Capitalia, propriétaires de 40% du capital. BNL, filiale de BNP Paribas, détient 7,1% de la Bourse de Milan.

“L’opération s’inscrit dans le processus de renforcement des institutions financières italiennes”, a ajouté le ministre, dans une allusion à Intesa Sanpaolo et Unicredit-Capitalia, les deux nouveaux géants bancaires italiens.

Pour la place de Milan, un rapprochement avec le LSE constituera un retour aux sources puisqu’elle avait fait d’une alliance avec Londres, jusqu’en 2005, sa préférence. Elle avait ensuite essayé en vain de proposer une alliance à trois à Euronext et Deutsche Börse, qui gère la Bourse de Francfort.

De son côté, le LSE va aussi sortir de son isolement, après avoir renoncé à cinq scénarios de rapprochement depuis la fin 2004, en particulier avec le Nasdaq, devenu son premier actionnaire, avec 30% des parts. L’accord devra cependant être approuvé par l’assemblée générale de la Bourse de Londres.

Les deux groupes ont des modèles différents, la Bourse de Londres se concentrant sur le marché actions. La Bourse de Milan offre une palette plus large car outre la cotation des actions, elle traite aussi des titres dérivés ou des emprunts d’Etat via la plateforme MTS dont elle veut prendre le contrôle total en rachetant les parts de Nyse Euronext.

Cette différence pourrait limiter les synergies potentielles entre les deux places, selon les analystes.

 22/06/2007 18:52:47 – © 2007 AFP