[23/06/2007 10:23:05] LONDRES (AFP) La Bourse de Londres a confirmé officiellement samedi qu’elle achetait celle de Milan pour 1,6 milliard d’euros, une opération qui permet aux deux places financières de sortir de leur isolement, quand le secteur est en pleine consolidation. Les actionnaires de Borsa Italiana recevront 4,9 actions du London Stock Exchange (LSE) par titre détenu, et détiendront 28% du capital du nouveau groupe, ont annoncé les deux opérateurs boursiers dans un communiqué commun. Sur la base du cours de l’action LSE et du taux de change euro/livre du 19 juin, cette offre d’achat valorise la place de Milan, qui n’est pas cotée en Bourse, à 1,6 milliard d’euros. Le groupe combiné pèsera 5,8 milliards d’euros. La valeur cumulée des sociétés cotées sur les deux places sera d’environ 3.800 milliards d’euros, selon des chiffres de la Fédération des Bourses européennes à la fin mai, ce qui en fera la première en Europe, devant Euronext. Ce rapprochement avait été annoncé vendredi en Italie et le ministre italien de l’Economie l’avait déjà salué, mais il n’avait pas encore été officiellement confirmé par les deux opérateurs boursiers. L’opération doit encore être approuvée par les actionnaires des deux places et doit recevoir le feu vert des autorités de la concurrence. Elle pourrait aussi donner lieu à une contre-offre d’achat de Borsa Italiana.
La holding cotée du LSE chapeautera les deux Bourses et son conseil d’administration sera composé de 12 membres, sept nommés par le LSE et cinq par Borsa Italiana. Le groupe combiné sera présidé par Chris Gibson-Smith, l’actuel président du LSE, et dirigé par Clara Furse, l’actuel directrice générale du LSE. Angelo Tantazzi, président de Borsa Italiana, sera vice-président et Massimo Capuano, directeur général de Borsa Italiana, sera directeur général adjoint. La place de Milan est détenue actuellement par les principales banques italiennes, en particulier Unicredit et Intesa Sanpaolo, qui contrôlent ensemble 40% du capital. La Bourse de Londres pour sa part est détenue à hauteur de 30% par le Nasdaq. Elle a assuré dans le communiqué qu’elle aurait “plus de soutien que nécessaire parmi ses actionnaires” pour cette opération, qui devra être approuvée par 50,1% d’entre eux, a précisé un porte-parole du LSE. La banque Citigroup avait cependant estimé jeudi dans une note qu’il pourrait être difficile à la place londonienne de convaincre la moitié de ses actionnaires dans cette affaire, le LSE ayant décliné cinq offres de mariage en deux ans et demi, dont deux propositions du Nasdaq. Clara Furse avait défendu cette stratégie d’indépendance en soulignant la croissance des échanges sur la place londonienne, et son succès auprès des sociétés étrangères. Mais la consolidation du secteur, en particulier le rapprochement entre le New York Stock Exchange et Euronext, et la récente OPA lancée par le Nasdaq sur la Bourse nordique OMX, l’ont pressée de trouver un partenaire. Le LSE apporte surtout à Borsa Italiana sa diversité internationale et son important volume d’échanges d’actions. La dot de la place de Milan comprend quant à elle la plate-forme d’échange obligataire MTS et des produits dérivés, dont manquait jusqu’alors la Bourse de Londres. |
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