[23/06/2007 10:00:44] PARIS (AFP) La Bourse de Paris aura la semaine prochaine les yeux rivés sur la réunion de la Réserve fédérale américaine, alors que les inquiétudes sur le front de l’inflation incitent les investisseurs à préférer les actions des sociétés à forte croissance. Le CAC 40 a cédé 1,34% sur la semaine écoulée, pour finir vendredi à 6.023,25 points, malgré le succès d’EDF, nouvelle coqueluche de la Bourse de Paris, qui est devenu cette semaine la première capitalisation de France et de la zone euro, avec une valeur boursière de 144 milliards d’euros contre 140 milliards pour Total, jusque ici en tête du palmarès français. L’action EDF a gagné 11% sur la semaine écoulée, portée par l’annonce de sa candidature, avec Areva, à la construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération (EPR) au Royaume-Uni, mais aussi des spéculations sur une plus grande ouverture de son capital. EDF était entrée en Bourse en novembre 2005, et près de cinq millions de particuliers ont acheté l’action au prix de 32 euros. Elle vaut aujourd’hui 79 euros, son cours ayant été multiplié par 2,5 depuis. “D’après notre analyse, le nouveau gouvernement devrait effectuer un placement représentant 7 à 8% du capital début septembre”, a indiqué la banque suisse UBS. “Compte tenu des perspectives de plus en plus favorables du nucléaire, nous estimons que le titre mériterait une prime, EDF détenant près de la moitié de la capacité nucléaire européenne (UE) et un sixième de la capacité nucléaire mondiale”, ont souligné les analystes de la Société Générale. Le grand rendez-vous de la semaine prochaine sera la réunion vendredi de la Réserve fédérale américaine, qui devrait laisser ses taux d’intérêt directeurs inchangés mais pourrait exprimer dans un communiqué des signes d’un futur relèvement, pour combattre tout risque de hausse des prix. La Fed est en effet inquiète de la flambée des cours du pétrole et des autres matières premières, nourrie par la vigueur de la croissance mondiale, qui augmente les risques d’accélération de l’inflation, selon les économistes. “Le marché boursier est toujours pénalisé par les craintes de poursuite de la remontée des taux d’intérêt”, qui a “affecté les valeurs bancaires, les sociétés de services aux collectivités, ou immobilières, qui ont toutes pas mal chuté”, a indiqué un conseiller de gestion à la financière Meeschaert. Mais selon lui, ces craintes sont excessives, car la hausse des matières premières ne suffira pas à renchérir durablement la hausse des prix, en raison de l’ouverture des frontières et de la concurrence mondiale, qui permet aux industriels de faire face à la demande. “De plus si la croissance mondiale se révèle finalement moins forte que prévu, les sociétés de taille moyenne en forte croissance, qui ont beaucoup progressé ces derniers mois, en paieront le prix”, estime cet expert. Parmi ces sociétés, les plus fortes progressions ont été réalisées dans les secteurs jugés les plus porteurs, comme le nucléaire ou les énergies renouvelables, l’accès à Internet par ADSL, les biotechnologies ou les nouveaux médias accessibles par le câble et l’Internet. La société de biotechnologies Transgene affiche ainsi une progression de 61% depuis le début de l’année, à son plus haut niveau depuis six ans et demi. Transgene a annoncé cette semaine le succès de son augmentation de capital, plébiscitée par les investisseurs en raison de recherches jugées prometteuses, même si la société a accusé en 2006 une perte nette de 22 millions d’euros, légèrement creusée par rapport aux 21 millions de 2005, et n’a jamais été rentable depuis son entrée en Bourse il y a huit ans. |
||
|