[23/06/2007 21:45:39] LE BOURGET (AFP) Le président Nicolas Sarkozy a affiché samedi au salon du Bourget son intention de mettre sur le tapis la délicate question de la gouvernance d’EADS, lors d’un sommet franco-allemand le 16 juillet au siège toulousain d’Airbus, en présence des actionnaires privés. Les déclarations de M. Sarkozy interviennent au lendemain d’une nouvelle cacophonie franco-allemande à la tête d’EADS, autour du sort de la part de 46,3% détenue par le groupe dans Dassault Aviation. M. Sarkozy a annoncé samedi que sa rencontre avec la chancelière Angela Merkel, dont le principe avait été annoncé en mai dernier, aurait lieu “le 16 juillet” avec comme objectif de “trouver ensemble les mesures nécessaires pour soutenir au mieux le développement d’Airbus”, notamment le moyen de financer le nouveau long-courrier A350. A cette occasion “nous inviterons les actionnaires stratégiques d’EADS, DaimlerChrysler et Lagardère pour une réunion de travail”, a-t-il déclaré devant les industriels français de l’aéronautique et de la défense. “Mon souhait est que ces actionnaires et les deux Etats parlent chacun dans son rôle mais d’une seule voix autour d’une stratégie commune pour l’entreprise, sur les sujets essentiels pour son avenir. Je pense d’abord à la gouvernance (…), EADS doit devenir une entreprise normale”, a déclaré le chef de l’Etat, favorable à une révision du pacte d’actionnaires. Le capital de la maison mère d’Airbus est réparti actuellement entre actionnaires français et allemands, privés et publics, d’un côté Lagardère (en train de passer de 15% à 7,5%) et l’Etat français (15%), de l’autre DaimlerChrysler (15%) et un consortium d’investisseurs (7,5%) incluant des Länder allemands. Mais en vertu du pacte d’actionnaires signé il y a sept ans, ce sont les deux groupes privés qui détiennent le pouvoir de décision, et l’exercent au sein d’une présidence bicéphale du conseil d’administration. La présidence exécutive est quant à elle partagée par un Allemand, Tom Enders, et un Français, Louis Gallois, par ailleurs patron d’Airbus. Dernière dissonance en date, M. Gallois a démenti vendredi qu’EADS discutait en interne de la vente de sa part dans Dassault Aviation, contredisant des propos de M. Enders publiés le matin même. M. Sarkozy a par ailleurs annoncé qu’il ferait des propositions à Toulouse “dans quelques semaines” sur “le financement de l’A350”, estimé à plus de 10 milliards d’euros. L’Etat français plaide depuis plusieurs mois pour une augmentation de capital d’EADS ouverte à tous, alors que DaimlerChrysler et Lagardère sont réticents à remettre de l’argent au pot. Faisant écho aux inquiétudes d’Airbus vis-à-vis de la faiblesse du dollar, qui mine sa compétitivité, M. Sarkozy a déclaré: “nous n’avons pas créé la deuxième monnaie du monde pour qu’on ne puisse plus construire un avion sur le territoire de l’Europe. Je demande qu’on fasse avec l’euro ce que les Etats-Unis font avec le dollar ou même nos amis anglais avec la livre”. |
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