[24/06/2007 16:21:39] LE BOURGET (AFP) Airbus s’est imposé comme la vedette incontestée du Salon aéronautique du Bourget, avec une moisson record de 728 commandes annoncées pendant cette 47e édition, qui lui permet de repasser devant son concurrent américain Boeing. Le “Paris Air Show” 2007, qui a attiré quelque 300.000 visiteurs, a constitué une “cuvée professionnelle exceptionnelle” dans un contexte de forte croissance du transport aérien, selon les organisateurs, du Groupement des industries français aéronautiques et spatiales (GIFAS). “Le montant des contrats conclus devrait dépasser les 100 milliards de dollars, les industriels sont tous extrêmement satisfaits”, a souligné dimanche le commissaire général Louis Le Portz, au dernier jour du salon. Airbus s’est taillé la part du lion avec 425 commandes fermes et 303 engagements d’achats, pour un montant catalogue de 98 milliards de dollars. “C’est le meilleur salon jamais enregistré pour un avionneur”, s’est félicité son directeur commercial John Leahy. Airbus affiche désormais 626 commandes fermes depuis le début de l’année contre 510 pour Boeing, qui faisait jusqu’ici la course en tête, et s’attend à finir 2007 avec au moins 900 commandes. Après des débuts poussifs, le long-courrier A350, rival du Boeing 787 à succès, a enfin connu son décollage commercial et affiche 154 commandes fermes, contre 13 début juin. Boeing, à l’inverse, n’a annoncé qu’une nouvelle commande au Bourget, mais du très influent loueur d’avions américain ILFC: 50 exemplaires du 787, qui totalise 634 commandes un an avant sa mise en service. Malgré ses records ultra-médiatisés au Bourget, Airbus, plombé par les retards de l’A380 et la faiblesse du dollar, a insisté sur la nécessité d’appliquer son plan de restructuration “Power8” pour rester compétitif. En France comme en Allemagne, les syndicats comptent pourtant sur ces succès commerciaux pour obtenir l’assouplissement de ce plan, qui prévoit 10.000 suppressions d’emplois et la cession imminente de six sites européens. Le président Nicolas Sarkozy, venu samedi au Bourget, a annoncé qu’il se rendrait au siège toulousain d’Airbus, avec la chancelière allemande Angela Merkel, le 16 juillet et qu’il avait convié à cette occasion les actionnaires privés d’EADS, Daimler et Lagardère. “EADS doit devenir une entreprise normale”, a-t-il déclaré, alors que les tensions franco-allemandes au sein de la maison mère d’Airbus avaient ressurgi la veille, avec des déclarations contradictoires des dirigeants d’EADS, Tom Enders et Louis Gallois, au sujet du sort de la part de 46,3% détenue par le groupe dans Dassault Aviation. Pendant ce salon, les industriels ont par ailleurs fait assaut de bonne volonté pour “rendre vert le transport aérien”. Sur le plan militaire, les questions de coopération européenne ont été au coeur du salon. La France et l’Allemagne ont signé mercredi une “déclaration d’intérêt” en vue de lancer un projet commun d’hélicoptère militaire de transport lourd, qui pourrait être mis en service “à l’horizon 2020”. Dans le domaine des drones (UAV, avions sans pilote), la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé un accord technique sur un projet de grand drone de renseignement “advanced UAV”, confié industriellement à EADS. De son côté, Dassault Aviation, naguère allié à EADS, a signé avec l’italien Alenia Aeronautica et le suédois Saab AB une lettre d’intention pour coopérer dans le même domaine. Nicolas Sarkozy dénonçait pourtant samedi, comme en écho, la multiplicité des programmes d’armement en Europe, en déclarant: “L’avenir est à des programmes communs et à une intégration européenne de l’industrie, les deux allant de pair”. Dans le spatial, Arianespace a créé l’évènement en commandant à EADS Astrium 35 fusées Ariane 5 ECA, la plus puissante de la gamme. |
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