[25/06/2007 21:02:47] PARIS (AFP) Avec la cession de 5% de France Télécom, qui lui a rapporté 2,65 milliards d’euros, le nouveau gouvernement a repris la vente des participations de l’Etat dans des groupes cotés, afin de freiner l’accroissement de la dette qui menace de s’accélérer en raison de fortes réductions d’impôts. Après une parenthèse de quelques mois, qui a coïncidé avec la période électorale (présidentielle suivie des législatives), la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde a annoncé lundi soir la cession de 5% du capital de l’opérateur historique. La part de l’Etat, qui était de 32,41% dont 14,25% détenue par l’ERAP, un organisme public chargé de prendre des participations, est donc retombée à 27,4%. Quelque 130 millions d’actions ont été cédées à “un prix par action de 20,40 euros” à des investisseurs institutionnels (banques, assurances..). La cession a été condamnée par des syndicats de France Télécom, qui l’ont comparée à une “vente des bijoux de famille” visant à contribuer “au financement des cadeaux qui vont être fait au patronat”. Elle ne doit pas en théorie servir à financer directement les diverses baisses d’impôts programmées par le gouvernement pour tenir les promesses du président Nicolas Sarkozy – officiellement estimées à au moins 11 milliards d’euros -, mais à réduire la dette.
Reprenant une règle que s’était fixée le précédent gouvernement, Mme Lagarde avait souligné dimanche que le produit de la vente des titres France Télécom serait “intégralement affecté au désendettement de l’Etat et des administrations publiques”. Mais il y a bien une relation de cause à effet, explique l’économiste Nicolas Bouzou. “Les mesures qui ont été prises récemment vont avoir pour effet d’augmenter la dette en creusant le déficit, il faut donc trouver d’autres moyens de réduire la dette”, souligne-t-il. D’autant que la France a récemment été rappelée à l’ordre par ses partenaires européens, qui craignent un dérapage des finances publiques. D’un montant de 1.142 milliards d’euros à la fin 2006, soit 63,7% du produit intérieur brut, la dette dépasse la limite de 60% inscrite dans le Pacte de stabilité et de croissance européen. Le gouvernement, qui s’est engagé à revenir dans les clous en 2012 au plus tard, ne devrait donc pas en rester là, estime M. Bouzou. Fort d’un portefeuille d’actions évalué à quelque 192 milliards d’euros et de nombreux actifs immobiliers, “l’Etat a encore des marges de manoeuvre”, observe-t-il. En 2006, le gouvernement avait réalisé plus de 16 milliards d’euros de cessions d’actifs – un record – avec notamment la vente d’actions Alstom, Aéroports de Paris et de différentes sociétés d’autoroutes. Si le ministère de l’Economie se refuse à tout commentaire sur de nouvelles opérations, le gouvernement pourrait mettre à profit le boom des marchés boursiers. De nombreux experts parient en particulier sur une mise en vente prochaine d’une tranche du capital d’EDF, encore détenu à 87% par l’Etat alors que la loi l’autorise à descendre jusqu’à 70%. Pour les analystes de la banque UBS, le gouvernement “devrait effectuer un placement de 7 à 8% du capital (d’EDF) en septembre”, une opération qui, si elle se confirmait, lui rapporterait une dizaine de milliards d’euros au vu de la capitalisation actuelle du groupe. |
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