[25/06/2007 15:49:00] PARIS (AFP) Le gouvernement a officiellement confirmé lundi la revalorisation du Smic au strict minimum légal, soit 2,1%, sans coup de pouce, ce qui a mécontenté les syndicats, déjà méfiants face à la proposition de Nicolas Sarkozy de réfléchir aux mécanismes de cette hausse annuelle. Le ministre du Travail Xavier Bertrand a annoncé aux partenaires sociaux que le Smic horaire augmenterait de 2,1% au 1er juillet, à 8,44 euros bruts, soit 1.279 euros mensuels. En euros nets, il dépasserait légèrement la barre des 1.000 euros. La hausse du Smic concerne environ 2,5 millions de personnes (environ 17% des salariés du privé contre 11% en 1997), dont un million à temps partiel. Elle est calculée à partir de l’évolution de plusieurs paramètres économiques (évolution de l’inflation sur l’année passée, plus la moitié de la hausse du pouvoir d’achat du salaire horaire ouvrier). Nicolas Sarkozy avait réaffirmé mercredi qu'”il n’y aura pas de coup de pouce au Smic parce qu’il aurait un effet négatif sur l’emploi des moins qualifiés, et parce qu’à force d’augmenter le Smic plus rapidement que les autres salaires, on a provoqué la smicardisation de la société française”. La présidente du Medef Laurence Parisot avait aussi jugé mercredi que “ces coups de pouce (…) étaient destructeurs d’emploi”, plaidant pour “considérer le Smic sur une base annuelle, et non plus mensuelle”. La hausse annoncée lundi, a souligné lundi M. Bertrand, “permet une augmentation du pouvoir d’achat” pour les smicards, mais la hausse du pouvoir d’achat “repose aussi sur la défiscalisation et la détaxation des heures supplémentaires”. Insuffisant, rétorquent les syndicats et le PS, qui soulignent les difficultés croissantes de certains salariés. “Le gouvernement, dont les décisions ne satisfont que le patronat, a tort de sous-estimer les urgences sociales”, a jugé Maryse Dumas (CGT), selon laquelle la hausse représente “même pas une baguette de pain par jour”. Pour Laurence Laigo (CFDT), “les salariés ne comprennent pas qu’il n’y ait pas de coup de pouce au Smic alors qu’on développe encore les allègements de charges pour les employeurs”. “Nous sommes très déçus. Le gouvernement est fixé sur +travailler plus pour gagner plus+, or le salarié n’est pas maître de ses heures supplémentaires”, a déploré Michèle Biaggi (FO). C’est “un très mauvais signal envoyé à l’ensemble du monde du travail, car les négociations salariales dans l’année à venir s’en trouveront mécaniquement altérées”, a déploré le Parti socialiste (PS) dans un communiqué. Plusieurs syndicats réclament aussi que les exonérations de cotisations sociales soient conditionnées par des négociations salariales dans les entreprises, une “possibilité” évoquée désormais par M. Sarkozy. Le Medef est contre. Quant à la création à la rentrée d'”une commission de sages” chargée de donner son avis sur la revalorisation du Smic, annoncée par le chef de l’Etat, elle fait craindre à certains syndicats une remise en cause de la revalorisation automatique et du caractère interprofessionnel du Smic. Les modalités de mise en place de cette commission seront au coeur de l’une des conférences sociales de la rentrée, a indiqué M. Bertrand. La CGT a réaffirmé son “total désaccord” avec cette commission, tandis que la CFTC a suggéré une “structure tripartite (Etat, syndicats, patronat) qui déterminerait s’il y a lieu de donner un coup de pouce”. La CGPME propose qu’une commission composée de partenaires sociaux et de parlementaires réfléchisse à “une nouvelle base de calcul”. |
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