Le LSE optimiste sur une fusion avec Milan pas encore à l’abri des dangers

 
 
SGE.QQV51.250607151832.photo00.quicklook.default-245x161.jpg
Logo du London Stock Exchange

[25/06/2007 15:24:24] LONDRES (AFP) La direction du London Stock Exchange (LSE) s’est montrée optimiste lundi sur la réussite de son OPA sur sa concurrente Borsa Italiana, mais des inconnues demeurent, notamment sur l’attitude du Nasdaq, son premier actionnaire qui a échoué à le racheter.

La directrice générale du LSE, Clara Furse, a assuré lundi, lors d’une conférence de presse à Milan, que la Bourse de Londres obtiendrait “plus de soutien que nécessaire parmi ses actionnaires”.

Les deux Bourses ont prévu cependant que l’accord se voterait à la majorité simple des actionnaires, et non à 75% comme c’est généralement la règle, reflétant l’incertitude sur la position du Nasdaq dans cette affaire.

Après avoir échoué par deux fois, en 2006 et 2007, à racheter le LSE, la Bourse électronique de New York, qui en possède 30% du capital, n’a jamais dit si elle comptait garder ou vendre cette part, ou revenir l’an prochain avec une nouvelle offre d’achat.

Fin mai cependant, elle a racheté la Bourse nordique OMX, qui n’a toujours pas fait l’objet de contre-offre.

Avec le mariage du LSE et de la Bourse de Milan, la part du Nasdaq dans le nouveau groupe tomberait à un peu plus de 20%, et certains pensent que le groupe américain votera contre la transaction, menaçant ainsi sa réussite.

Michael Long, de la maison de courtage Keefe Bruyette & Woods, a estimé lundi qu’outre le fait que le rachat “apparaît un peu cher”, à 1,6 milliard d’euros en actions, “le LSE pourrait avoir du mal à réunir suffisamment d’approbations étant donné la taille de la part du Nasdaq”.

Le Nasdaq, qui a toujours jugé méprisante l’attitude du LSE à son égard, pourrait avoir trouvé ailleurs sa revanche, à en croire le Daily Telegraph de lundi. Le journal assure en effet que les sept banques membres du “Projet Turquoise” (création d’une nouvelle bourse d’échanges d’actions) ont choisi la technologie de l’OMX pour leur future plate-forme d’échanges indépendante, rivale principalement du LSE.

SGE.QQV51.250607151832.photo01.quicklook.default-245x157.jpg
La Bourse de Milan, le 6 juin 2006 (Photo : Paco Serinelli)

Le nouveau groupe Londres-Milan pourrait aussi avoir à se battre pour conserver le MTS, plate-forme de négociation d’emprunts d’Etat et autres produits financiers à taux fixe, apportée par la Bourse italienne.

La Borsa Italiana vient d’exercer une option pour racheter les parts d’Euronext dans MTS, comme elle en avait le droit après la prise de contrôle de l’opérateur paneuropéen par le New York Stock Exchange. Milan et Londres possèderont ainsi 60,37% de la plate-forme, le reste étant détenu par des banques.

Or, la maison de courtage britannique Icap, un des cinq prétendants malheureux du LSE depuis deux ans et demi, a déjà manifesté son intérêt pour MTS, d’une valeur estimée à 250 millions d’euros, qui renforcerait ses propres activités obligataires. Selon le Sunday Times, le courtier compte rallier à son point de vue les banques parties prenantes dans MTS.

Autre désagrément, l’agence de notation Moody’s a relevé que la loi italienne permettait aux actionnaires de Bolsa Italiana opposés à la fusion, mais qui seraient quand même obligés de céder leur part après un vote majoritairement positif, de percevoir leur rétribution en numéraire et non en actions, ce qui pourrait théoriquement obliger le LSE à débourser jusqu’à 500 millions d’euros.

Moody’s pourrait en conséquence abaisser les notes de crédit du LSE.

La dernière inconnue, enfin, est l’attitude du groupe Nyse Euronext, qui a aussi approché Borsa Italiana la semaine dernière et pourrait surenchérir.

Le LSE paraît néanmoins sûr de son fait, puisque son offre ne mentionne pas de “breaking fee”, indemnité –d’un montant généralement équivalent à 1% de la transaction– qu’un racheteur agréé perçoit lorsque sa proie en choisit finalement un autre.

 25/06/2007 15:24:24 – © 2007 AFP