[27/06/2007 12:25:13] PARIS (AFP) Le nouveau gouvernement français pourrait se prononcer rapidement en faveur d’une fusion entre Gaz de France et Suez, un projet lancé début 2006 par son prédécesseur mais soutenu tardivement par Nicolas Sarkozy et dont les modalités restent à préciser. Selon le quotidien Le Figaro paru mercredi, le gouvernement du Premier ministre François Fillon devrait officialiser la fusion entre Suez et Gaz de France (GDF) “dans les prochains jours”. Le gouvernement considère désormais le rapprochement entre le groupe public gazier Gaz de France et le groupe privé d’énergie et d’environnement Suez comme le projet “le plus pertinent” pour GDF, et il a demandé aux deux entreprises de lui proposer un schéma de fusion, précise le quotidien. La ministre de l’Economie Christine Lagarde a affirmé mercredi qu’aucune décision n’était arrêtée. “Toutes les options sont à l’étude. On n’a pas de calendrier et il n’y a pas de décision arrêtée”, a déclaré aux journalistes Mme Lagarde, interrogée à l’issue du Conseil des ministres. “Il n’y a pas d’accélération du dossier”, a insisté le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez. Interrogés, les deux groupes n’ont pas fait de commentaires. Ces informations ont dopé le cours de bourse des deux entreprises, notamment celui de GDF qui, vers 13H30 (11H30 GMT), gagnait 2,69% à 36,65 euros, tandis que l’action Suez progressait de 0,97% à 41,70 euros, dans un marché en baisse de 0,42%. M. Fillon avait indiqué le 14 juin que le gouvernement prendrait une décision “dans les semaines qui viennent”. Il avait estimé qu’un rapprochement GDF-Suez était “pertinent” mais qu’il fallait examiner des solutions “alternatives” comme avec EDF ou l’Algérie. Ce projet de fusion avait été lancé en février 2006 par son prédécesseur à Matignon, Dominique de Villepin, afin de protéger Suez d’une éventuelle offre d’achat hostile de l’italien Enel. Nicolas Sarkozy s’était alors rallié tardivement, en août, à cette solution, notamment parce qu’elle impliquait de privatiser GDF et donc de revenir sur une promesse qu’il avait faite en 2004 quand il était ministre de l’Economie et selon laquelle l’Etat conserverait 70% du capital du gazier. Le projet a ensuite été mis en sommeil pendant la campagne électorale après que le Conseil constitutionnel eut repoussé au 1er juillet l’entrée en vigueur de la privatisation de GDF, et donc de la fusion. M. Sarkozy, alors candidat à la présidence de la République, avait évoqué l’idée d’un rapprochement entre GDF et le producteur algérien de gaz Sonatrach. M. Fillon a relancé fin mai l’hypothèse d’un rapprochement entre EDF et GDF, privilégié par la gauche et les syndicats, en parlant de “synergies” entre les deux groupes énergétiques. La fédération syndicale FO énergie-mines a réitéré mercredi son opposition à une éventuelle fusion Suez-GDF. Si le projet GDF-Suez est favorisé, beaucoup d’interrogations demeurent sur les modalités du rapprochement. Le schéma initial prévoit l’échange d’une action Suez contre une action GDF, plus le versement d’un dividende exceptionnel d’un euro par titre aux actionnaires de Suez. Or l’action Suez vaut actuellement plus cher que celle de GDF (environ 5 euros d’écart), ce qui risque de dissuader les actionnaires de Suez de soutenir l’opération. Selon Le Figaro, la solution envisagée pourrait être d’amaigrir Suez grâce à une séparation (“spin-off”) de certains actifs, notamment de Suez Environnement, le pôle eau et propreté de Suez, dont Suez cèderait 25 à 30% à ses actionnaires actuels. Mais, Suez ne souhaitant pas un “spin-off” de son pôle environnement, d’autres scissions d’actifs seraient à l’étude. |
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