[27/06/2007 17:06:26] PARIS (AFP) La direction de Renault a indiqué mercredi avoir déposé un recours contre le classement comme accident du travail du premier des trois suicides de salariés du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Hauts-de-Seine. Ce suicide était le seul des trois qui avait été jusqu’à maintenant reconnu comme accident du travail. Renault n’ayant pas obtenu de la CPAM la garantie que sa responsabilité ne serait pas engagée, “nous avons décidé d’un recours”, a déclaré une porte-parole du constructeur automobile. “Renault considère que sa responsabilité n’est pas engagée”, a-t-elle ajouté. La direction entend aussi par ce recours “soutenir ses collaborateurs et managers” qui pourraient être cités dans ce dossier. Antonio B., ingénieur en informatique de 39 ans et père d’un garçon de 11 ans, s’était jeté du 5e étage du bâtiment principal du Technocentre le 20 octobre 2006. Début mai, à l’annonce du classement comme accident du travail par la CPAM, l’avocate de la veuve de l’ingénieur avait annoncé qu’elle allait tenter de faire reconnaître la faute inexcusable de Renault, “qui avait une obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de son salarié”, selon Me Rachel Saada. “Je suis confiante sur le fait que la décision de la CPAM ne changera pas, tous les éléments de l’accident du travail étant réunis”, a-t-elle déclaré jeudi. L’appel de Renault sera examiné par la commission de recours amiable de la CPAM, une instance paritaire. La CGT s’est dite “déçue” par ce recours de la direction. “Le PDG Carlos Ghosn avait semblé prendre conscience du malaise dans l’entreprise, là c’est un revirement”, a estimé Vincent Neveu, délégué syndical central adjoint CGT et salarié du Technocentre. Le deuxième cas de suicide, celui d’un technicien qui s’est noyé le 22 janvier aux abords du Technocentre, n’avait pas été reconnu comme un accident du travail, avait-on appris début mai. Selon une source proche du dossier, cette décision résultait du fait que le corps avait été retrouvé aux limites du site et, l’heure du décès n’étant pas précise, il pouvait se situer en dehors des horaires de travail. Le dernier des trois suicides, survenu le 16 février, n’a pas été reconnu comme accident du travail par la CPAM des Yvelines dont dépendait le salarié, a indiqué Renault mercredi. Raymond D., 38 ans, avait été découvert pendu à son domicile. “C’est un rejet en l’état, dans l’attente d’éventuels éléments de l’enquête pénale en cours”, a précisé à l’AFP la CPAM des Yvelines. La famille du salarié a l’intention elle aussi d’intenter un recours contre ce rejet remontant à fin mai, a précisé la CPAM. Le parquet de Versailles avait ouvert dès février une enquête préliminaire “pour vérifier les conditions de travail” du salarié, au vu de la lettre qu’il avait laissée. Renault a rappelé mercredi avoir mis en oeuvre depuis le 16 mars “un plan de soutien aux équipes des ingéniéries et du Technocentre”, qui inclut des mesures pour améliorer les conditions de vie au travail et mieux planifier la charge de travail. |
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