[27/06/2007 17:14:36] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a interdit mercredi le projet d’acquisition de la compagnie aérienne irlandaise Aer Lingus par sa compatriote à bas coût Ryanair, ce qui constitue son premier veto depuis deux ans et demi. A l’issue d’une enquête approfondie de six mois, la Commission a annoncé dans un communiqué avoir “interdit à Ryanair de prendre le contrôle d’Aer Lingus”. Depuis 1990, seules 20 fusions ont été interdites par la Commission sur les 3.000 qu’elle a examinées. La dernière remonte à décembre 2004. Fraîchement entrée en fonctions, la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes avait alors interdit le mariage entre les groupes énergétiques portugais EDP et GDP. Ce veto “était essentiel pour protéger les consommateurs irlandais, qui sont très dépendants du transport aérien, ainsi que les autres consommateurs européens”, s’est justifiée Mme Kroes. “Les monopoles leur sont préjudiciables”, a-t-elle rappelé, “car ils restreignent les choix proposés, entraînent une baisse de la qualité et tirent les prix à la hausse. Les compagnies aériennes à bas coûts comme Ryanair ne font pas exception à la règle.”
Ryanair s’attendait à cette décision. Le 21 décembre, au lendemain de l’annonce de l’ouverture d’une enquête approfondie de la Commission sur son mariage avec Aer Lingus, la compagnie avait retiré son offre publique d’achat hostile sur sa concurrente. Mardi, Michael O’Leary, le bouillant patron de Ryanair, était venu à Bruxelles pour annoncer qu’il ferait appel de la décision de la Commission devant la justice européenne à Luxembourg. La compagnie aérienne irlandaise a confirmé mercredi qu’elle ferait appel de la décision de la Commission européenne. Mercredi, la Commission a estimé que cette fusion porterait “préjudice aux consommateurs en faisant disparaître la concurrence” entre les deux compagnies irlandaises et “en créant une situation de monopole ou de position dominante pour 35 lignes aériennes exploitées par les deux compagnies”. Selon elle, celait aurait “pour conséquence une restriction du choix proposé à la clientèle et, très probablement, une hausse des prix pour plus de 14 millions de passagers européens qui voyagent chaque année sur ces lignes à destination et au départ de l’Irlande”. Certes, Ryanair a proposé une série de mesures correctives pour résoudre les problèmes de concurrence soulevés par la fusion, mais “leur portée ne permettait pas d’écarter tout risque de préjudice pour la clientèle”, juge-t-elle. En particulier, note la Commission, “le nombre restreint de créneaux horaires proposés n’était pas de nature à permettre une concurrence équivalente à la pression concurrentielle existant actuellement entre les deux compagnies”. |
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