Alitalia : plus qu’un candidat à la reprise après le retrait d’Aeroflot

 
 
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Un bureau de la compagnie aérienne Alitalia, le 21 janvier 2006 à Rome (Photo : Giulio Napolitano)

[27/06/2007 17:55:01] MILAN (AFP) Le gouvernement italien a subi mercredi un nouveau revers avec le retrait de la candidature du russe Aeroflot au rachat d’Alitalia et son seul espoir repose désormais sur le propriétaire de la compagnie italienne Air One, Carlo Toto, unique candidat sérieux à la reprise.

Aeroflot, dont l’abandon était attendu depuis plusieurs jours, a expliqué sa décision par le manque d’informations sur la compagnie et de mauvaises conditions de ventes.

Son retrait laisse officiellement deux candidats en course.

Le fonds Matlin Patterson Global Advisers (MPG) parait cependant hors jeu car il s’est déjà retiré une fois de la course au rachat avant de revenir dans la compétition mi-juin. En outre sa nationalité pourrait le priver des liaisons transatlantiques d’Alitalia et il n’a pas d’expérience dans le transport aérien.

Six mois après avoir lancé la mise en vente de ses 49,9% dans la compagnie italienne en grande difficulté, le gouvernement de Romano Prodi n’est donc plus en mesure de faire jouer la concurrence avec Carlo Toto, le seul postulant sérieux.

M. Toto a présenté ce mercredi aux syndicats d’Alitalia son projet industriel qui prévoirait 2.350 suppressions de postes entre 2008 et 2012, selon des participants à la réunion, cités par les médias italiens.

Alitalia emploie près de 10.000 personnes pour la seule activité de transport aérien, les activités de manutention et services aéroportuaires étant désormais placées sous le contrôle d’une holding publique.

Sur les 2.350 suppressions de postes, 1.600 concerneraient les services administratifs tandis que 450 pilotes et 300 assistants de vol seraient également touchés. M. Toto tablerait sur 550 départs en retraite non remplacés et son projet n’inclut pas les effets d’une éventuelle fusion d’Alitalia avec Air One.

Le patron d’Air One souhaite par ailleurs revoir le contrat du personnel navigant afin d’obtenir “le maximum de flexibilité et de productivité” pour relancer la compagnie qui axerait son développement sur les long-courriers. Il prévoirait aussi le renouvellement de la flotte vieillissante d’Alitalia.

“Nous avons un projet de réorganisation et de fort développement pour Alitalia”, a-t-il dit en demandant aux syndicats un effort pour soutenir cette relance.

Air One est une compagnie en meilleure forme que sa cible mais nettement plus petite puisqu’elle a affiché un chiffre d’affaires de 611 millions d’euros l’an dernier (1,12 md EUR pour Alitalia) pour un bénéfice opérationnel de 26 millions d’euros et un bénéfice net de 8 millions d’euros.

Alitalia a affiché de son côté une perte nette abyssale de 626 millions d’euros en 2006 et est minée depuis plusieurs années par des conflits sociaux et des grèves à répétition.

Pour reprendre son grand concurrent, le patron d’Air One, soutenu par la banque italienne Intesa Sanpaolo, a reconnu qu’il cherchait l’appui d’autres partenaires financiers.

Pour les analystes, la valeur d’Alitalia est quasi nulle mais son repreneur devra investir au moins 1 milliard d’euros pour la relance et reprendre une dette nette équivalente.

Face à la défection d’Aeroflot, le gouvernement a tenté de faire bonne figure, le ministre des Transports Alessandro Bianchi estimant que “ce qui comptera in fine sera le plan industriel” présenté par le futur repreneur.

Air One et le fonds Matlin Patterson ont jusqu’au 12 juillet pour présenter une offre ferme, le gouvernement ayant prévu de boucler la vente de ses 49,9% dans Alitalia d’ici fin juillet.

 27/06/2007 17:55:01 – © 2007 AFP