Allemagne : le chômage recule, la demande de main-d’oeuvre explose

 
 
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Une agence pour l’emploi à Bernau, au nord de Berlin, en septembre 2005 (Photo : Michael Urban)

[28/06/2007 09:13:45] FRANCFORT (AFP) Le chômage a de nouveau baissé en Allemagne au mois de juin, a annoncé jeudi l’Agence fédérale pour l’emploi, qui a insisté sur la forte hausse de la demande de main d’oeuvre alors que le pays redoute une pénurie de travailleurs qualifiés.

Le taux de chômage brut est ressorti à 8,8%, contre 9,1% en mai. Quelque 3,687 millions de personnes étaient à la recherche d’un emploi en juin, soit 125.000 de moins que le mois précédent, a précisé l’Agence.

Les chiffres en données brutes font référence dans le débat public.

En données corrigées des variations saisonnières (CVS), jugées plus représentatives par les économistes de l’évolution du marché du travail, le nombre de chômeurs a reculé de 37.000, selon des données de la Bundesbank.

Les analystes interrogés par l’agence d’informations financières Thomson Financial News tablaient dans leur consensus sur un repli de 20.000.

Le taux de chômage en CVS s’est replié à 9,1%, après 9,2% le mois précédent, selon les statistiques de la Banque centrale allemande.

“La conjoncture stable fait augmenter l’emploi et reculer le chômage. La demande de main-d’oeuvre a encore augmenté”, a commenté dans un communiqué le président de l’Agence, Frank-Jürgen Weise.

L’Agence a compté en juin 968.000 postes à pourvoir, soit 194.000 de plus qu’il y a un an. Son indice mensuel mesurant le nombre de postes à pourvoir dans les entreprises a atteint son plus haut niveau historique, et de premiers signes de pénuries apparaissent pour les techniciens qualifiés.

L’Allemagne s’interroge désormais sur les moyens de remédier à cette situation, potentiellement menaçante pour sa robuste croissance économique.

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a pressé dans un récent rapport la première économie de la zone euro de remédier à la baisse alarmante de sa population active, face au vieillissement de la population et à la faible natalité.

Le remède préconisé par l’OCDE est d’ouvrir les vannes de l’immigration, en baissant notamment le plafond de revenu exigé: un étranger désirant travailler en Allemagne doit aujourd’hui justifier d’un revenu annuel de plus de 85.000 euros.

Cette solution fait toutefois grincer des dents en Allemagne, alors que près de 3,7 millions de personnes pointent toujours au chômage. Le vice-chancelier social-démocrate allemand Franz Müntefering veut par exemple plutôt mettre l’accent sur l’emploi des chômeurs de longue durée, en créant 100.000 emplois d’intérêt général dans les communes.

 28/06/2007 09:13:45 – © 2007 AFP