Un accord conclu entre le directeur d’un
organisme saoudien chargé de l’Importation de la Main-d’œuvre étrangère et
la ministre de la Main-d’œuvre et de l’Emigration égyptienne, Mme Aïcha
Abdel Hadi, stipule que 120.000 bonnes égyptiennes seront embauchées comme
auxiliaires de vie, infirmières, couturières et gouvernantes dans les
familles saoudiennes. Mais à noter que chaque famille n’a le droit
d’embaucher qu’une seule femme de ménage.
Ce contrat d’accord prévoit 2 clauses : que l’âge limite des candidates à
l’émigration ne dépasse pas 30 ans et que chaque femme soit dispensée
d’avoir un accompagnateur parent proche de sexe masculin appelé MAHRAM ;
c’est est une condition obligatoire pour avoir un visa pour toute femme
désirant se rendre dans le Royaume wahhabite.
Pour Mme Azza Souleiman, présidente d’une ONG égyptienne de défenses des
droits de la femme, il s’agit de traite des blanches, de tragédie annoncée,
de dignité souillée et d’honneur bafoué.
Le tollé général et la colère générée par cet accord ont obligé la ministre
égyptienne de revoir les termes du contrat.
Il faut noter que la natalité galopante, le refus des autorités religieuses
d’Al Azhar de recouvrir à la limitation des naissances, la polygamie et la
condition de la femme, font que la croissance de la population égyptienne
dépasse et de loin la croissance économique. Ce qui pousse chaque année des
milliers d’Egyptiens et Egyptiennes à s’exiler à l’étranger, à émigrer
notamment dans les pays du Golfe ou dans les pays anglophones à la recherche
d’un emploi.
Un chiffre pour illustrer ce mouvement : ils sont 10.000 médecins égyptiens
à exercer de façon permanente en Grande-Bretagne.
L’apport financier des travailleurs égyptiens de l’étranger est la première
ressource de devises pour l’Egypte devant le tourisme.
Entre travailler et vendre son âme, l’Egypte a peut-être franchi un nouveau
pas, ce qui explique les réactions de la société civile.
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