[29/06/2007 20:56:10] NEW YORK (AFP) Scènes de rues et fièvre médiatique ont entouré vendredi le lancement de l’iPhone, le téléphone-baladeur d’Apple, le gadget le plus attendu de l’année. Les abords des grands magasins Apple Store, de New York à San Francisco, ont tourné au spectacle de rue: des dizaines de personnes campaient par terre depuis parfois plusieurs jours, dans la pluie et le bruit, pour avoir le fameux téléphone mais aussi leur quart d’heure de gloire, ou tout simplement le revendre avec profit. Ce téléphone, qui intègre un baladeur iPod, surfe sur l’internet et reçoit les courriels, offre un design novateur: ce n’est qu’un grand écran tactile qui se commande au toucher. La vente devait débuter vendredi à 18 heures locales (22H00 GMT) dans les 162 Apple Store et les 1.800 boutiques de l’opérateur téléphonique ATT. Devant l’Apple Store de la Cinquième Avenue à New York, les plus enthousiastes sont arrivés dès lundi, aussitôt assaillis par les télévisions. Le premier de la file, Greg Packer, un gros homme jovial arrivé dès lundi à l’aube, est désormais une célébrité, donnant d’innombrables interviews torse nu sur sa chaise de camping, une pancarte à ses pied appellant aux dons. Greg a gagné sa semaine: un sponsor a décidé de lui offrir son iPhone.
La file s’est allongéee et vendredi vers 08H30 environ 160 personnes patientaient devant le magasin new-yorkais. Troisième de la file, Jessica Rodriguez, 24 ans, est épuisée. “J’ai à peine dormi depuis que je suis arrivée mardi matin”, dit-elle. L’Apple Store du centre de San Francisco a vu des scènes similaires. Le premier de la file, Larry Taylor, 54 ans, un coiffeur musculeux et tatoué, est arrivé jeudi matin. A ses côtés, Mark, 31 ans, raconte vouloir un iPhone pour sa fille. “Elle eu les meilleures notes. Moi aussi j’ai eu 10 ans, je sais qu’elle en veut un. Je vais dépenser 600 dollars à crédit, mon compte sera sûrement à découvert mais tant pis”, explique-t-il. “Cela a l’air d’être une nouvelle ère technologique, un tournant du siècle”, s’enthousiame Tanith Nichols, assis à côté. Déguisés en clowns, Alan Scott, Catherine Foshee et Scott Levkoff ont installé un golf miniature sur le trottoir. “Nous apportons le cirque au cirque médiatique”, lance Scott Levkoff, sous son chapeau rayé et sa fausse moustache. Car le phénomène est bien plus discret ailleurs, notamment devant les 1.800 boutiques ATT qui vendent à 18 heures le même appareil.
Devant une boutique de Manhattan, à quelques centaines de mètres de l’Apple Store, seules six personnes attendaient vendredi midi, arrivées tôt le matin. “Nous sommes là pour des clients, nous ferons un petit bénéfice”, explique une jeune fille. Contrairement aux consoles de jeux à Noël, rien ne dit qu’il y aura pénurie. “Nous en aurons bien assez”, sourit dans la boutique une porte-parole d’ATT, Ellen Webner. Selon des analystes, Apple pourrait vendre jusqu’a 200.000 iPhone ce week-end, comme aux premiers jours des consoles Wii et Playstation 3 à Noël. Le groupe pense en vendre 10 millions d’ici à fin 2008. Les analystes, plus optimistes, tablent sur 13 à 20 millions. Apprécié par les premiers qui l’ont testé, l’iPhone a aussi ses détracteurs. D’abord, il est cher: 499 ou 599 dollars selon le modèle, auxquels s’ajoute un abonnement obligatoire de deux ans chez ATT pour 60 à 100 dollars par mois. De plus, il utilise la technologie Edge — trois fois le débit d’un modem analogique — et non le réseau 3G, plus puissant. Le clavier virtuel est aussi discuté, ainsi que la durée de la batterie. Il devrait arriver cet automne en Europe et début 2008 en Asie. |
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