La France sous les 2 millions de chômeurs, les chiffres officiels à l’examen

 
 
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Le taux de chômage en France en mai

[28/06/2007 19:48:11] PARIS (AFP) Le chômage est passé sous le “cap symbolique” des 2 millions de demandeurs d’emploi en mai, avec un taux ramené à 8,1%, de “bons chiffres” salués par la nouvelle ministre de l’Emploi, Christine Lagarde, alors que vient de s’engager un examen sur le calcul, contesté, du chômage.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie 1, qui sert de baromètre officiel en France mais ne concerne que les personnes immédiatement disponibles, en quête d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, a reculé de 1,2% sur un mois et de 10,4% sur un an, à 1.987.200.

Alors que Nicolas Sarkozy vise un retour au plein emploi en cinq ans (environ 5% de chômage), le taux au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment et base des comparaisons internationales, a baissé à 8,1% de la population active (-0,1 point sur un mois, -1 sur un an).

Mme Lagarde, qui a succédé à Jean-Louis Borloo à Bercy la semaine dernière, a jugé que la France avait franchi “un cap symbolique important avec le passage sous la barre des 2 millions de demandeurs d’emploi” et avec le “plus faible taux de chômage depuis le début des années 1980, il y a plus de 25 ans”.

Mais “la série mensuelle du chômage au sens du BIT publiée par l’Insee reste provisoire”, a cependant souligné jeudi le ministère, dans un communiqué.

La révision complète des statistiques, habituellement effectuée en mars de chaque année par l’Insee via son enquête Emploi, a en effet été repoussée à l’automne en raison d’incertitudes techniques.

Ce report, en pleine campagne présidentielle, a alimenté une vive polémique sur l’ampleur de la baisse du chômage, avivée par la décision il y a trois mois de l’Office européen des statistiques, Eurostat, de réviser à la hausse le taux de chômage français, au-dessus des chiffres publiés par le gouvernement.

L’Insee table d’ailleurs sur une baisse du chômage en 2007, mais ne se risque pas dans sa note de conjoncture de juin, contrairement à l’habitude, à en évaluer l’ampleur dans l’attente des résultats de l’enquête Emploi.

Le taux de chômage se serait élevé à 9,4% au premier trimestre, comme au quatrième trimestre 2006, et l’écart entre les données Insee et ANPE se serait encore creusé au premier trimestre, sous l’effet notamment de la hausse des chômeurs non inscrits à l’ANPE, selon les données provisoires de l’Insee.

L’Unedic (assurance chômage) prévoit pour sa part 8,3% de chômage fin 2007 et 7,8% fin 2008.

Sur fond de polémique récurrente sur les chiffres du chômage, le gouvernement a confié mercredi dernier une mission à l’Inspection générale des finances et à l’Inspection générale des affaires sociales “pour faire le point sur les modalités de calcul” et “faire toute la transparence” sur ces chiffres.

Cette mission, a indiqué jeudi la ministre de l’Emploi, vise à “dresser un état des lieux des méthodes d’établissement des chiffres du chômage dans les pays européens et en France” et à “clarifier le débat” sur les statistiques.

Le député PS Gaëtan Gorce, chargé du Travail dans “l’équipe” mise en place par le groupe socialiste à l’Assemblée pour contrer le gouvernement, a réclamé une “commission indépendante” pour la vérification et la publication des chiffres du chômage.

Jeudi soir, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a souligné que le nombre de radiations (de chômeurs des listes de l’ANPE) avait augmenté de plus de 5%, et a mis en cause la qualité des emplois créés, “précaires, voire très précaires”.

 28/06/2007 19:48:11 – © 2007 AFP