[29/06/2007 10:48:07] PARIS (AFP) La législature démarre dans un contexte de croissance plutôt timide en France, l’Insee ayant confirmé vendredi une progression du PIB limitée à 0,5% au premier trimestre, un rythme qui devra s’accélérer dans les prochains mois pour répondre aux ambitions du gouvernement. Sans surprise, la publication des résultats détaillés de l’Institut national de la statistique et des études économiques concernant la croissance au premier trimestre est venue confirmer la première estimation faite mi-mai. A 0,5%, elle donne à la France un acquis de croissance de 1,1%, soit le niveau qui sera atteint à coup sûr en fin d’année, à condition qu’il n’y ait pas de récession lors des prochains trimestres. Or, même si le rythme s’accélère légèrement, comme le prévoit l’Insee qui table sur 0,6% au printemps puis 0,7% par trimestre ensuite, la croissance annuelle ne dépassera pas 2,1% en 2007 alors que François Fillon prévoyait encore, peu après sa nomination à Matignon, 2,25% à 2,5%. C’est aussi un rythme décevant par rapport à celui de la zone euro, pour laquelle les prévisions vont de 2,6% à 2,8% pour 2007. Il est “indispensable que grâce à la concurrence, grâce à la souplesse (…) nous puissions accélérer le rythme de la croissance française”, a dit vendredi Christine Lagarde, ministre de l’Economie. “On veut aller chercher un point de croissance supplémentaire”, a-t-elle ajouté, et “pour ce faire, tous les moyens sont bons”. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a souvent répété au cours de sa campagne qu’il manquait à la France un point de croissance, et compte sur les mesures du “choc fiscal”, notamment la défiscalisation des heures supplémentaires, pour y parvenir en encourageant à la fois la consommation et le travail. Mais ces mesures, qui seront votées cet été, ne produiront pas leurs pleins effets avant 2008 au plus tôt. Et même pour 2008, Mme Lagarde fait montre d’une ambition somme toute modeste en matière de croissance, puisqu’elle s’attend à une progression du produit intérieur brut de 2,5%. Pourtant, quelques indicateurs vont dans le bon sens, comme la baisse du chômage qui se poursuit et la reprise de l’emploi salarié en début d’année, “ce qui a entraîné un relèvement de la masse salariale versée aux ménages”, rappelle l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet d’études sectorielles Asterès. Sans compter une progression du pouvoir d’achat de 1,8% sur le seul premier trimestre, qui devrait atteindre 3,2% sur l’ensemble de l’année, à en croire l’Insee. Tout cela est de bon augure pour la consommation, traditionnel soutien de la croissance française et qui a compté pour 0,3 point dans la progression de 0,5% observée au premier trimestre. Le moral des ménages, publié vendredi également pour le mois de juin, culmine d’ailleurs à un niveau jamais atteint et les analystes y voient une persistance de l'”effet Sarkozy” après la présidentielle. Mais d’autres éléments assombrissent le tableau. Le solde du commerce extérieur, qui n’a pas eu d’effet sur la croissance du premier trimestre, devrait peser sur le chiffre annuel, selon l’Insee, car qui dit consommation dit aussi importations massives de produits manufacturés. D’autre part, l’investissement des entreprises a décéléré au premier trimestre et leur taux de marge a tendance à diminuer, souligne M. Bouzou, pour qui il est “difficile, dans ces conditions, d’anticiper un relèvement durable des perspectives d’investissement des entreprises et du potentiel de croissance à moyen terme de l’économie française”. |
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