Le moral des ménages continue de s’améliorer, au plus haut depuis 2002

 
 
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Evolution mensuelle du moral des ménages français

[29/06/2007 13:35:04] PARIS (AFP) Le moral des ménages français a continué de s’améliorer en juin, l’indicateur qui le mesure s’établissant à -12, son plus haut niveau depuis 2002, après -14 en mai et -20 en avril, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué vendredi l’Insee.

Mais cette embellie est moins nette que le rebond du mois dernier, attribué par les économistes à “un effet Sarkozy”, et elle ne touche pas tous les soldes d’opinion, qui mesurent la différence entre les pourcentages de réponses positives et négatives.

“L’effet de l’élection de Nicolas Sarkozy semble s’être un peu émoussé”, en déduit Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas.

Ainsi l’opinion des ménages sur les perspectives d’évolution du niveau de vie en France, qui s’était fortement améliorée en mai, recule de deux points en juin. De même, les ménages sont moins optimistes sur leur situation financière personnelle, présente et à venir.

Pour Alexander Law, de Xerfi, “les incertitudes qui ont entouré la question de la TVA sociale (et de son impact éventuel sur les prix et le pouvoir d’achat) ont contribué à tempérer l’optimisme des Français”.

Ce lien est également fait par Mathieu Kaiser, qui note que les ménages se montrent plus inquiets quant à l’évolution des prix dans les prochains mois, “probablement en raison de la hausse du pétrole” et des “termes du débat sur la TVA sociale”.

Les Français portent en revanche un regard plus rose sur la période récente.

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Des passants dans une rue de Paris le 27 juin 2007 (Photo : Martin Bureau)

Ils sont ainsi davantage à penser que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des mois précédents et considèrent de manière plus favorable l’évolution passée de leur situation financière personnelle.

“Les ménages perçoivent enfin de façon tangible une amélioration de leur condition”, commente Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, pour qui “ces améliorations sont à relier au niveau historiquement bas du taux de chômage et à l’accélération des gains de pouvoir d’achat engrangés par les ménages”.

Selon l’Insee, qui publiait également vendredi les comptes trimestriels de la France, le pouvoir d’achat des ménages a grimpé de 1,8% au premier trimestre 2007, après un léger recul au dernier trimestre 2006.

Du coup, les ménages jugent plus opportun d’effectuer des achats importants, “ce qui devrait se traduire par un niveau de consommation élevé dans les mois qui viennent”, prédit Nicolas Bouzou. Principal moteur de l’économie française, la consommation des ménages s’était essoufflée en avril et en mai.

Enfin, alors que l’Insee a annoncé jeudi un nouveau recul du taux de chômage à 8,1% en mai, les ménages restent circonspects sur son évolution dans les douze prochains mois. Leur opinion reste inchangée, après un très fort regain d’optimisme en mai.

Au vu de ce tableau mitigé, les économistes restent prudents.

Mathieu Kaiser prévoit une correction partielle de la tendance à la rentrée de septembre, car si la confiance des ménages “devrait rester soutenue par les créations d’emplois à un rythme plus élevé, les débats à venir sur les réformes de structure pourraient alimenter les craintes”.

 29/06/2007 13:35:04 – © 2007 AFP