Energie : le gouvernement veut rassurer les consommateurs inquiets

 
 
SGE.SES72.290607153227.photo00.quicklook.default-158x245.jpg
Le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, le 29 juin 2007 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[29/06/2007 15:57:13] PARIS (AFP) Le gouvernement a voulu vendredi rassurer les Français qui s’inquiètent d’une hausse des prix de l’énergie après l’ouverture totale des marchés dimanche, en promettant d’être vigilant sur la protection et l’information des consommateurs.

A partir du 1er juillet, les ménages pourront choisir leur fournisseur de gaz et d’électricité.

Ils opteront soit pour des offres d’énergie à des prix réglementés, fixés par l’Etat et uniquement délivrés par EDF et Gaz de France, soit pour des offres à des prix libres, dits “de marché”, proposées par les fournisseurs alternatifs mais aussi par EDF et GDF.

Selon un sondage rendu public vendredi par TNS-Sofres/Unilog, près de la moitié des Français craignent une hausse des prix de l’énergie. Surtout, les consommateurs ne semblent pas bien informés puisque seuls 12% des personnes interrogées savent qu’à partir de cette année ils pourront choisir leur fournisseur d’énergie.

“Nous devons tous être vigilants, vigilants à l’évolution des prix, vigilants à ce que l’ensemble des acteurs jouent le jeu”, a déclaré vendredi le nouveau secrétaire d’État à la Consommation Luc Chatel.

A deux jours de l’échéance, M. Chatel était venu inaugurer les dispositifs d’information des consommateurs mis en place par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité chargée de veiller au bon fonctionnement du marché.

Il a souhaité que la libéralisation “ait des effets positifs sur le pouvoir d’achat” des consommateurs, pour lesquels les factures d’énergie représentent environ 8% des dépenses annuelles.

Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, en charge de l’énergie, a estimé que le rôle de l’Etat serait “de protéger et d’informer” les consommateurs.

A cet égard, la CRE a installé un site internet www.energie-info.fr et ouvert un centre d’appel (0810.112.212).

Fidèle à son image plus sociale que libérale, M. Borloo a invité les Français à prendre leur temps pour comparer les offres, en rappelant que s’ils choisissaient une offre à prix “de marché”, ils ne pourraient plus revenir en arrière.

“Informez-vous, réfléchissez!”, a-t-il lancé. “Que les Français s’informent tranquillement. Il n’y a aucune espèce d’urgence, il n’y a aucune obligation à changer quoi que ce soit”, a-t-il insisté.

Les deux ministres ont aussi prévenu que la Direction générale de la Concurrence intensifierait ses contrôles.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, s’est félicité d’une décision prise jeudi par le Conseil de la concurrence, qui a sommé EDF de faire de nouvelles offres d’électricité de gros aux fournisseurs alternatifs. Elle a estimé qu’une “bonne autorité de régulation est en mesure d’influer sur les prix” à la baisse.

Comme pour donner l’exemple, le président de la CRE, Philippe de Ladoucette, a confié qu’il changerait de fournisseur d’électricité le 1er juillet pour une offre à prix “de marché”.

Mais l’association de consommateurs UFC-Que Choisir ne l’entend pas de cette oreille. Elle a estimé vendredi que la décision du Conseil ne levait pas les risques d’une flambée des prix de l’énergie.

Sur le marché libre, “il sera très improbable qu’un producteur puisse concurrencer l’opérateur historique”, a estimé l’association, qui recommande toujours aux ménages de rester aux tarifs réglementés.

Les particuliers qui sortiront du tarif réglementé “vont subir une augmentation très sensible du coût”, a déploré le député PS François Brottes, tandis que le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, prédisait “une explosion” des tarifs d’ici cinq à six ans.

 29/06/2007 15:57:13 – © 2007 AFP