[29/06/2007 20:11:34] WASHINGTON (AFP) L’administration Bush a multiplié les initiatives vendredi pour essayer de sauver son maigre bilan commercial, à la veille de l’expiration des pouvoirs spéciaux octroyés par le Congrès à la Maison Blanche. La représentante au Commerce (USTR) Susan Schwab a rappelé que des compromis venaient d’être trouvés par l’administration républicaine et la majorité démocrate du Congrès sur plusieurs traités bilatéraux. “J’espère que cet esprit de coopération guidera nos efforts pour renouveler l’Autorité de promotion du commerce (TPA)”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. La loi dite TPA (Trade Promotion Authority), qui expire le 30 juin à minuit, permet à la Maison Blanche de négocier des accords commerciaux et de les soumettre au Congrès pour vote sans que celui-ci ait le pouvoir de les amender. Cette avancée doit se faire “comme le président Bush l’a demandé en janvier, pour permettre aux Etats-Unis de rester à la table des négociations pour le bien continu du peuple américain”, a ajouté Susan Schwab, faisant notamment référence aux poussives négociations du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce. L’Association des industriels NAM a également plaidé pour le renouvellement du TPA. “Ne pas renouveler le TPA revient à fermer la porte de tout accord commercial futur et jeter la clef”, a estimé le président de l’organisation professionnelle, John Engler. Ces appels de la dernière chance paraissent toutefois vains: aucun vote n’est prévu avant la fin de la semaine prochaine au Sénat et la Chambre des Représentants est fermée pour une semaine. “La commission des Finances se penchera sur le TPA le moment venu”, a commenté vendredi le président démocrate de la Commission des Finances du Sénat Max Baucus. “J’ai toujours dit qu’il était plus important que l’octroi du TPA se fasse correctement, que vite”, a-t-il ajouté, dans un communiqué. La position des représentants était plus explicite encore : “Le renouvellement du TPA ne figure pas parmi nos priorités législatives”, a lâché la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi. “Il est regrettable que le Congrès laisse cette autorité expirer ce week-end”, a pour sa part réagi un porte-parole de la Maison Blanche Tony Fratto. Parallèlement, l’administration républicaine s’est démenée pour amender les quatre principaux accords bilatéraux qu’elle a déjà négociés, pour qu’ils soient signés avant samedi minuit. L’USTR espère que le Congrès adoptera avant les vacances parlementaires ces accords qui lui permettront au moins de mettre en avant des avancées en matière bilatérale, puisque — sauf coup de théâtre — tout est désormais perdu sur le terrain multilatéral à cause des déboires du cycle de Doha. Les services de Susan Schwab ont ainsi confirmé vendredi la signature samedi de l’accord passé avec la Corée du Sud, le plus important du genre conclu par les Etats-Unis depuis l’Aléna. Déjà signé sous une première forme, Washington avait dû le modifier après un accord entre la Maison Blanche et le Congrès en mai qui fixe des normes environnementales et sociales pour ce genre de traité. Une renégociation similaire a eu lieu pour chacun des trois autres traités bilatéraux négociés par l’administration (Pérou, Panama, Colombie). Mais même avec ces nouvelles garanties, il n’est pas certain que le Congrès les ratifie. “La plupart de mes collègues spécialisés dans le commerce international pensent qu’au moins le Pérou sera adopté, moi, je n’y crois même pas”, pronostique Daniel Ikenson, expert au Cato Institute. |
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