[30/06/2007 07:26:53] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, toujours nerveuse, devrait surveiller la semaine prochaine les nouvelles macroéconomiques des deux côtés de l’Atlantique, avec la réunion jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) et la publication vendredi du rapport mensuel sur l’emploi américain. Le CAC 40 a grignoté 0,53% depuis lundi pour finir vendredi à 6.054,93 points, soit une hausse de 9,26% sur l’ensemble du trimestre, se redressant en fin de semaine après des indicateurs meilleurs que prévu aux Etats-Unis, et porté par un net engouement pour les valeurs technologiques. “Le marché s’est un peu ressaisi grâce aux nouvelles engageantes sur les biens d’équipement et les technologiques, mais les craintes sur les secteurs financier et immobilier restent tenaces”, a expliqué à l’AFP Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management. Les indices boursiers continuent en particulier de pâtir des inquiétudes sur la hausse des taux d’intérêt et la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis (“subprime”), bien que peu d’économistes en fassent une menace grave pour le système financier à court terme. “La faillite de quelques fonds spécialisés dans les +subprime+ ne pose pas de risque systémique, parce que les banques ont appris à se protéger depuis la faillite en 1998 du fonds LTCM”, qui avait forcé la Réserve fédérale américaine à intervenir, juge ainsi Alain Bokobza, stratégiste de la Société Générale. De même, Romain Boscher estime que “les craintes se situent plutôt à moyen terme, si les ménages américains affectés par la crise immobilière se montrent moins gourmands dans leur consommation”. Au total, selon la maison de courtage Global Equities, l’environnement des marchés actions “est favorable” et devrait le rester, avec des niveaux de valorisation attractifs, une “bonne visibilité” sur la croissance mondiale et une poursuite attendue des opérations de fusions-acquisitions. Les stratégistes de Global Equities ont d’ailleurs relevé leur objectif pour le CAC 40 à 6.200 points pour la fin septembre et 6.700 points fin décembre, de même que ceux de SG Equity Research, qui tablent sur un indice parisien à 6.300 points à la fin de l’année. Dans l’immédiat et avant le début de la saison des résultats semestriels d’entreprises, les investisseurs resteront focalisés sur la macroéconomie et scruteront notamment le discours jeudi de la Banque centrale européenne, qui devrait maintenir son taux directeur à 4%. “La principale crainte est que les banques centrales finissent par prendre peur devant l’envolée des cours des matières premières et tiennent compte de l’inflation générale, et non de la seule inflation sous-jacente comme elles le faisaient jusqu’à présent”, a commenté M. Boscher. Les statistiques américaines seront également déterminantes, avec la publication de l’indice ISM manufacturier lundi, des commandes industrielles mardi, de l’indice ISM des services jeudi et surtout du très attendu rapport mensuel sur l’emploi non agricole, vendredi. “Comme le montrent les indicateurs avancés, l’économie américaine va sans doute réaccélérer plus tôt qu’on ne l’attendait”, si les exportations se redressent et que l’investissement repart, ce qui redonnerait du souffle aux marchés boursiers, prévoit M. Bokobza. Et même si ce scénario optimiste était démenti, souligne Romain Boscher, “il faut relativiser les craintes sur la croissance américaine, puisque son net ralentissement en début d’année a finalement eu un impact limité sur le reste du monde”. |
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