[30/06/2007 19:06:05] MONTREAL (AFP) Le géant canadien des télécoms BCE a accepté d’être racheté pour 48,5 milliards de dollars américains par un consortium conduit par le fonds de pension canadien Teachers, dans ce qui serait la plus grosse transaction au Canada et l’une des plus importantes au monde. BCE (Bell Canada) a annoncé samedi matin avoir “conclu un accord définitif en vue de son acquisition par un groupe d’investisseurs” conduit par Teachers Private Capital (filiale d’investissement du fonds de pension des professeurs de l’Ontario), et les fonds américains Providence Equity Partners Inc et Madison Dearborn Partners. La direction de BCE a recommandé aux actionnaires d’accepter l’offre en espèces de 42,75 dollars (40,13 USD) par action. Celle-ci “représente une prime de 40% par rapport au premier trimestre, avant que le canadien n’annonce l’examen de “ses options stratégiques”, y compris la possibilité d’une “transaction de privatisation”, qui aurait conduit à son retrait de la Bourse et à la fermeture de son capital. Les acquéreurs n’ont pas précisé leurs intentions à ce sujet. La transaction en espèces s’élève à 51,7 milliards de dollars canadiens (48,5 milliards USD), “incluant 16,9 milliards de dollars (15,9 milliards USD) de dette, d’actions privilégiées et de participations minoritaires” de BCE, précise le groupe, qui espère la conclure d’ici au “premier trimestre de 2008”. Si elle se concrétise, la transaction sera la plus importante de l’histoire canadienne, a souligné Jim Leech, vice-président de Teachers Private Capital. Ce sera aussi une des plus importantes au niveau mondial. Au moins trois autres consortiums avaient fait part de leur intérêt pour BCE. L’un d’eux comprenait le fonds d’investissement américain Kohlberg Kravis Roberts (KKR) et un autre le fonds Cerberus, qui vient de racheter Chrysler. Des analystes n’excluaient pas la possibilité d’une contre-offre hostile, notamment de la part du numéro deux canadien des télécoms, Telus. Celui-ci avait annoncé mardi son retrait de la course au rachat de BCE, en invoquant “les lacunes du processus de soumission” mis en place par ce dernier. Mais l’accord prévoit que BCE paiera une pénalité très dissuasive de 800 millions de dollars canadiens en cas de rupture de l’accord avec le consortium. L’indemnité de rupture payable par l’acheteur est d’un milliard de dollars. La transaction proposée conclut l’examen de ses options stratégiques lancé par BCE le 17 avril, a dit Richard J. Currie, président du conseil de BCE. Teachers Private Capital détiendra une participation de 52%, Providence 32%, Madison Dearborn 9% et les autres investisseurs canadiens 7%. Les fonds américains, comme Providence, Madison, KKR ou Cerberus doivent s’allier à des fonds canadiens pour se conformer à la loi canadienne limitant à 46,7% la participation étrangère dans le secteur des télécommunications au Canada. L’annonce de cette transaction a provoqué l’inquiétude du SCEP-FTQ, principal syndicat du secteur des télécommunications: “Il est impossible de prévoir exactement quels seront les impacts de cette transaction sur l’emploi et les conditions de travail de nos membres”, a déclaré son vice-président exécutif, Michel Ouimet. Numéro un canadien dans la téléphonie, BCE détient aussi des participations dans le quotidien The Globe and Mail et dans plusieurs chaînes de télévision, dont CTV, ainsi que dans les équipes professionnelles de hockey et de basket-ball de Toronto, les Maple Leafs et les Raptors. Teachers, troisième fonds de pension en importance au Canada, était déjà le plus important actionnaire de BCE avec une participation de 6,3% au capital. |
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