Depuis
une dizaine d’années, l’économie tunisienne est soumise à l’évaluation de
moult institutions de notation internationales dont les conclusions et
classements font autorité dans le monde de la finance et des affaires.
Chaque année, ces institutions publient des rapports qui passent au peigne
fin l’économie du pays et lui décernent une appréciation sur le degré de sa
compétitivité et de son développement socioéconomique.
Parmi
ces rapports, figurent le rapport sur la compétitivité mondiale, rapport
élaboré par le forum économique de Davos avec le concours de l’Université
américaine Harvard, le rapport sur l’Indice de développement humain (IDH) du
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Doing Business de
la Banque mondiale sur l’environnement des affaires, celui rapport de
l’Organisation non gouvernementale Transparency International sur la
corruption et le risque pays élaboré par la Compagnie française pour
l’assurance du commerce extérieur. Dans leur appréciation ces institutions
utilisent des indicateurs, méthodologies, et autres critères différents. En
voici les nuances.
Le
Rapport
sur la compétitivité mondiale
est
d’ordre macroéconomique. Il renferme une évaluation de certains des
principaux facteurs « …qui déterminent la croissance économique, et explique
pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres à hausser les niveaux
de revenus… ».
Pour ce
faire, les auteurs se servent de plus de 100 indicateurs pour faire une
évaluation détaillée des conditions économiques de plus de 125 pays, et ils
classent ces derniers selon leur compétitivité.
Dans le
détail, le rapport passe au peigne fin la situation politique, économique
et financière du pays : institutions, taux de croissance, politique de
change, taux d’intérêt, infrastructure, qualité de l’éducation et de
l’enseignement, climat des affaires, maîtrise des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC), technopoles…
Vient
ensuite
Doing Business.
Ce rapport sur l’environnement des affaires est un produit conjoint de la
Banque mondiale – SFI (Société financière internationae). Ce rapport est
fondé sur les efforts déployés par plus de 5.000 experts au niveau local,
consultants d’affaires, avocats, comptables, fonctionnaires et autres
chercheurs de grande réputation dans le monde. Autrement dit, le monde des
affaires est apprécié, ici, par les professionnels.
L’Indice
de développement humain (IDH)
est un indice statistique composite, créé par l’ONU en 1990, permettant de
classer les pays du monde au regard de leur développement qualitatif (et non
uniquement économiquement quantitatif comme le PIB).
L’IDH est compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent), calculé par la
moyenne de trois indices quantifiant respectivement :
– La santé/longévité
(mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer
indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que
l’accès à une alimentation saine, à l’eau, au logement, une bonne hygiène et
aux soins médicaux.
– Le
savoir ou
niveau d’éducation :
Il est mesuré par
le taux
d’alphabétisation des adultes
(pourcentage des 15 ans et plus sachant écrire et comprendre aisément un
texte court et simple traitant de la vie quotidienne) et
le
taux brut de scolarisation
(mesure combinée des taux pour le primaire, le secondaire et le supérieur).
Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité de
participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la
société ;
– le
niveau
de vie
(logarithme du produit intérieur par habitant en parité de pouvoir d’achat),
afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits
par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l’accès à la culture.
Transparency International,
ONG
internationale qui publie chaque année un rapport sur le degré de corruption
des différents pays de la planète.
D’après
l’Institut de la Banque mondiale, le coût de la corruption internationale
s’élève à plus d’un trillion de dollars (mille milliards de dollars),
généralement sous forme de pots-de-vin. Ce chiffre englobe tous les
paiements illicites dans le monde, ceux des pays développés et ceux des pays
en développement.
La
Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur,
plus connue sous son acronyme
Coface, a pour mission de faciliter les échanges entre les
entreprises partout dans le monde, en leur offrant des solutions pour gérer,
financer et protéger leurs postes clients, en leur permettant d’externaliser
tout ou une partie de la gestion des risques liés à leurs relations
commerciales, et ce sur leur propre territoire et à l’international.
La
Coface délivre une notation (rating)
qui mesure le niveau moyen de risque d’impayés présentés par les entreprises
des divers pays du monde. Les notes sont ainsi définies :
– A1 :
Situation politique très stable, comportement de paiement généralement bon,
probabilité de défaut très faible ;
– A2 : Environnement économique et comportement de paiement un peu moins
bons, probabilité de défaut faible ;
– A3 : Comportement de paiement généralement moins bon que pour A1 et A2,
pouvant être affecté par une modification de l’environnement politique et
économique du pays, mais cependant risque de défaut peu élevé ;
– A4 : Comportement de paiement assez moyen, pouvant être affecté par une
modification de l’environnement politique et économique du pays, risque de
défaut de paiement restant acceptable ;
– B : Environnement économique et politique incertain, comportements de
paiement souvent médiocres ;
– C : Environnement économique et politique très incertain, comportements de
paiement souvent mauvais ;
– D : Environnement économique et politique présentant un risque très élevé,
comportements de paiement généralement exécrables.
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