[02/07/2007 17:19:37] PARIS (AFP) Les biscuits LU, qui ont accompagné les goûters des générations de petits Français, seraient sur le point d’être absorbés par le géant américain Kraft Foods qui le rachèterait à son concurrent Danone, selon le Financial Times, une cession qui inquiète les syndicats. L’action Danone montait lundi pour la troisième séance consécutive, après plusieurs informations de presse selon lesquelles le groupe français discuterait de la cession de sa filiale LU, voire de l’ensemble de sa division biscuits et céréales qui occupe la deuxième place dans le monde, à son concurrent américain Kraft Foods. A la clôture de la Bourse de Paris, le titre Danone avait pris 1,55% à 60,95 euros, dans un marché parisien en baisse de 0,46%, après avoir déjà gagné 0,41% jeudi et 2,16% vendredi. Selon le FT, qui ne cite pas de sources, l’incertitude régnait toujours “la nuit dernière” sur l’issue de ces discussions et le prix d’une éventuelle transaction évaluée par certains analystes financiers à 3,5 milliards d’euros. Une réunion avec les représentants syndicaux a été programmée par la direction de Danone pour mardi. Kraft Foods a refusé de faire le moindre commentaire de même que Danone, contacté lundi par l’AFP. Kraft Foods, l’ancienne division alimentaire d’Altria (ex-groupe Philip Morris), commercialise notamment Maxwell House (café), Nabisco et Oreo (biscuits), Oscar Mayer (charcuteries) et Post (céréales). Certains analystes ont jugé crédible une vente de LU, soulignant que Danone cherche surtout à développer ses deux autres métiers, les produits laitiers et les eaux en bouteille, pour lesquels il occupe les rangs de numéro 1 et 2 dans le monde. Le pôle biscuits et produits céréaliers, redevenu profitable depuis quelques années après avoir connu d’importants problèmes, ne représente que 16% du chiffre d’affaires total de Danone (14,073 milliards d’euros en 2006). “Il est clair qu’alors que la stratégie du groupe est focalisée sur la santé, le pôle biscuits a plus de mal à convaincre (de sa cohérence avec cette stratégie, ndlr) que le pôle produits laitiers frais”, a commenté la maison de courtage Fideuram Wargny, jugeant qu’une cession de cette branche n’est “pas impossible”. Côté syndicats, le secrétaire (FO) du Comité central d’entreprise (CCE) de LU France, Yves Savoyat, a exprimé la crainte de voir l’entreprise partir aux Etats-Unis. “On sait de quoi sera fait notre avenir, car il ne fait aucun doute que socialement il y aura de la casse”, a-t-il affirmé lundi sur Europe 1. LU France, qui compte près de 3.000 employés, possède 3 entrepôts et 9 usines à Nantes, Granville (Manche), Vervins, Charleville (Ardennes), Jussy, Château-Thierry (Aisne), Cestas (Gironde), Besançon et Toulouse. L’annonce en mars 2001 de la fermeture des usines de Calais et de Ris-Orangis (Essonne) avait fortement affecté l’image sociale du groupe Danone et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. Tout a commencé pour LU en 1846 à Nantes, lorsque Jean-Romain Lefévre crée avec son épouse Pauline-Isabelle Utile (d’où la raison sociale LU adoptée en 1860) une fabrique de biscuits. La rénommée arrive vite avec l’apparition en 1866 du “Petit-Beurre”, dit “Petit LU”. Puis dans la seconde moitié du 20ème siècle, c’est la naissance de marques Paille d’Or, Prince et Pépito. A partir de 1967, Lefévre-Utile lance avec d’autres fabricants le groupe LU-Brun et Associés. En 1978 naît Générale Biscuit dont s’empare BSN (devenu Danone) en 1986, et trois ans plus tard le groupe devient numéro 1 du biscuit en Europe grâce à l’acquisition des filiales américaines du groupe américain Nabisco. |
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