[02/07/2007 16:00:40] PARIS (AFP) Groupe Eurotunnel SA (GET SA), la nouvelle entité restructurée et fortement désendettée qui a succédé à l’ancienne société Eurotunnel au terme d’une Offre publique d’échange plébiscitée par les actionnaires, a vu son cours fondre lundi à sa première séance de cotation. L’action Groupe Eurotunnel (cotée sous le symbole GET) a dégringolé de 41,56% à la Bourse de Paris, son marché principal (l’entreprise étant également cotée à Londres), terminant à 45 centimes d’euros tandis que le CAC 40 perdait 0,46%. Le titre est tombé dans la matinée jusqu’à 42 centimes, soit un repli maximum de 45,45%. Leur cotation a de plus été suspendue à plusieurs reprises au cours de la matinée, la variation du cours ayant dépassé les limites de baisse autorisées par le règlement de la Bourse de Paris. De leur côté, les titres de l’ancienne société Eurotunnel, toujours cotés sous le symbole TNU, mais qui sont destinés à être radiés ultérieurement, se sont repliés de 6,49% à 72 centimes d’euros. Un vendeur d’actions contacté par l’AFP a attribué cette baisse à la prudence des investisseurs, rappelant que le groupe restructuré a prévu de lancer une augmentation de capital à une date non décidée, et soulignant que les rares analystes qui suivent la société ont fixé des objectifs de cours nettement inférieurs à sa valeur actuelle. Ainsi, les analystes de la Société Générale ont fixé lundi un nouvel objectif de cours à 12 mois de 26 centimes d’euros, contre 23 centimes précédemment, en tablant sur une “probable” augmentation du capital d’ici la fin de l’année, qui serait destinée à financer le rachat d’une partie de ses obligations remboursables en actions (ORA) encore en circulation. Le PDG du groupe Jacques Gounon avait confirmé vendredi l’existence d’un projet d’augmentation de capital, sans en préciser le calendrier ni le montant. Le groupe, placé sous sauvegarde le 2 août 2006 alors qu’il était asphyxié par une dette de 9 milliards d’euros, avait annoncé vendredi qu’il avait totalement finalisé la veille la restructuration de sa dette. Celle-ci est officiellement ramenée à 4,16 milliards, comme le prévoyait le plan approuvé par le tribunal de commerce de Paris le 15 janvier. Les anciens titres devraient être radiés dans quelques semaines des marchés de Londres et Bruxelles. Une infime partie du capital de l’ancien Eurotunnel reste pour l’instant cotée à Paris. Le groupe compte par ailleurs procéder “à l’automne” à un regroupement d’actions sur la base d’un nouveau titre GET pour 40 existants, ce qui permettrait à Eurotunnel de sortir de la catégorie des “penny stocks”, ces valeurs cotant moins de un euro et dont les moindres variations du cours se retrouvent mécaniquement amplifiées. Le cours de l’ancien groupe avait quintuplé en mai, après l’annonce du succès de l’offre publique d’échange qui a permis le remplacement d’Eurotunnel SA par GET SA. Le cours des titres Eurotunnel avait à l’époque grimpé jusqu’à un pic de 1,95 euros, sur fond de rumeurs de marché évoquant un possible rachat du groupe. Cette envolée avait conduit l’Autorité des marchés financiers à mettre en garde les investisseurs face à cette progression “forte et brutale”, tandis que Colette Neuville, administratrice du groupe et présidente de l’Association des actionnaires minoritaires (ADAM), avait dit craindre des manipulations de cours et souhaité l’ouverture d’une enquête boursière. |
||
|