Ahmadinejad et Chavez scellent leur alliance avec un projet dans la chimie

 
 
SGE.SUM89.020707104251.photo00.quicklook.default-245x181.jpg
Les présidents iranien Mahmoud Ahmadinejad (d) et vénézuélien Hugo Chavez à Téhéran, le 1er juillet 2007 (Photo : Behrouz Mehri)

[02/07/2007 10:46:59] ASSALOUYEH (AFP) Les présidents iranien Mahmoud Ahmadinejad et vénézuélien Hugo Chavez scellent l’alliance entre leurs deux pays, fondée sur l’antiaméricanisme, en posant lundi la première pierre d’une co-entreprise de production de méthanol en Iran.

M. Ahmadinejad a salué un “jour glorieux”, dans un discours ponctué par la reprise par M. Chavez en arabe de l’expression traditionnelle musulmane “Si Dieu le veut”.

“Un grand pas a été franchi pour renforcer les liens fraternels entre les deux gouvernement révolutionnaires et populaires d’Iran et du Venezuela, dont l’objectif est de construire leur pays et de faire front à tous les ennemis”, a dit M. Ahmadinejad.

Le président iranien a adopté un ton “chaviste” en lançant: “Vive les deux nations, et toutes les nations révolutionnaires, et mort aux ennemis”.

Pour sa part, le président vénézuélien a assuré : “nous allons unir le Golfe persique et la mer des Caraïbes”. “Nous voulons un monde multipolaire”, a-t-il poursuivi.

Le projet, situé sur les rives du Golfe à Assalouyeh (sud), sera détenu à parts égales par l’Iran et le Venezuela, a expliqué Mohammad Hassan Peyvandi, directeur de la planification et du développement de l’industrie pétrochimique iranienne.

Le projet, d’un coût total de 700 millions de dollars, aura une capacité de 1,65 million de tonnes de méthanol par an, pour une mise en production d’ici à quatre ans.

Un projet similaire, et à un coût semblable, doit être lancé au Venezuela, selon M. Peyvandi.

M. Chavez est arrivé samedi soir à Téhéran à la tête d’une délégation formée des ministres de l’Energie, de l’Economie, des Affaires étrangères, de l’Industrie et des Communications.

En le rencontrant dimanche, le président iranien, qui considère M. Chavez comme un “frère d’armes”, a jugé que la “vague anti-impérialiste” était “très forte, en particulier en Amérique latine”.

M. Chavez, qui a fait de l’antiaméricanisme son principal cheval de bataille, lui a répondu que “la coopération des pays indépendants, notamment de l’Iran et du Venezuela, aura un effet important dans la défaite de l’impérialisme et la victoire des peuples”.

Le président vénézuélien a bénéficié d’un honneur rare en étant reçu dimanche personnellement par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui n’accueille d’ordinaire des personnalités étrangères que si elles sont musulmanes.

Ce dernier l’a assuré que “les Etats-Unis sont incapables de nuire à l’Iran et au Venezuela (et que) la coopération entre les deux Etats indépendants et populaires est naturelle et doit être approfondie”.

A l’occasion de la cérémonie concernant la future usine de production de méthanol, les deux parties doivent signer d’autres contrats, notamment pour la construction de 7.000 maisons, selon la télévision d’Etat iranienne.

Depuis son élection en 2005, M. Ahmadinejad a fait de M. Chavez l’un de ses “amis” privilégiés sur la scène extérieure.

Il s’est déjà rendu deux fois au Venezuela, dont la dernière en janvier, dans le cadre d’une tournée qui l’avait mené chez d’autres adversaires des Etats-Unis, en Bolivie et au Nicaragua.

Pour sa part, M. Chavez pourrait, avant son départ prévu lundi soir, renouveler le soutien de Caracas au programme nucléaire iranien. Ce programme est dans le collimateur des grandes puissances, qui ont adopté deux résolutions au Conseil de sécurité de l’ONU infligeant des sanctions à l’Iran à cause de son refus de suspendre son enrichissement d’uranium.

 02/07/2007 10:46:59 – © 2007 AFP