[03/07/2007 07:24:27] PARIS (AFP) Les salariés de LU, filiale de biscuits du groupe agroalimentaire français Danone, craignent que la direction ne leur annonce ce mardi en réunion la cession à un concurrent de leur entreprise de près de 3.000 salariés. “Nous sommes conviés mardi matin pour une remise de documents –peut-être une convocation à un comité central d’entreprise– sur un +projet d’évolution et d’organisation du pôle biscuits+ de Danone”, a indiqué vendredi à l’AFP Yves Savoyat, secrétaire (FO) du CCE. Une porte-parole de la direction de LU France a confirmé l’organisation de cette réunion, sans davantage de précisions. La cotation du titre Danone a été suspendue mardi matin “à la demande de la société et dans l’attente d’un communiqué”, a indiqué à l’AFP un porte-parole d’Euronext, la société gestionnaire de la Bourse de Paris. L’hebdomadaire économique Challenges a affirmé jeudi que “Danone est prêt à vendre LU si le prix lui convient”, l’information étant relayée par plusieurs maisons de courtage dans des notes à leurs clients. Selon le Financial Times lundi, le géant américain Kraft Foods serait sur les rangs pour reprendre LU. Kraft Foods a refusé de faire le moindre commentaire de même que Danone, contacté lundi par l’AFP. La division biscuits de Danone, qui a réalisé 14% de marge opérationnelle en 2006, “vaudrait 3,5 milliards d’euros si elle était restructurée” d’après Challenges. Le secrétaire du CCE a précisé n’avoir aucune information sur le périmètre possible de la vente –France, Europe ou monde– mais a fait part des “grosses interrogations” et du “malaise” actuel des salariés. “Nous avons de très bons résultats, nous ignorons la stratégie de Danone”, a ajouté M. Savoyat. Certains analystes ont jugé crédible une vente de LU, soulignant que Danone cherche surtout à développer ses deux autres métiers, les produits laitiers et les eaux en bouteille, pour lesquels il occupe les rangs de numéro 1 et 2 dans le monde. Le pôle biscuits et produits céréaliers, redevenu profitable depuis quelques années après avoir connu d’importants problèmes, ne représente que 16% du chiffre d’affaires total de Danone (14,073 milliards d’euros en 2006). “Il est clair qu’alors que la stratégie du groupe est focalisée sur la santé, le pôle biscuits a plus de mal à convaincre (de sa cohérence avec cette stratégie, ndlr) que le pôle produits laitiers frais”, a commenté la maison de courtage Fideuram Wargny, jugeant qu’une cession de cette branche n’est “pas impossible”. Côté syndicats, le secrétaire (FO) du Comité central d’entreprise (CCE) de LU France, Yves Savoyat, a exprimé la crainte de voir l’entreprise partir aux Etats-Unis. “On sait de quoi sera fait notre avenir, car il ne fait aucun doute que socialement il y aura de la casse”, a-t-il affirmé lundi sur Europe 1. LU France, qui compte près de 3.000 employés, possède 3 entrepôts et 9 usines à Nantes, Granville (Manche), Vervins, Charleville (Ardennes), Jussy, Château-Thierry (Aisne), Cestas (Gironde), Besançon et Toulouse. L’annonce en mars 2001 de la fermeture des usines de Calais et de Ris-Orangis (Essonne) avait fortement affecté l’image sociale du groupe Danone et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. |
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