[03/07/2007 19:26:27] PARIS (AFP) Le Premier ministre François Fillon s’est engagé mardi à “maintenir le cap du désendettement” de la France, tout en reportant à 2012 le retour à “l’équilibre” du budget et la réduction de la dette en deçà de 60% du PIB. “Nous maintiendrons le cap du désendettement et du retour à l’équilibre budgétaire. Nous ramènerons la dette publique en deçà de 60% du PIB et nous rétablirons une situation budgétaire à l’équilibre en 2012 au plus tard”, a assuré M. Fillon dans sa déclaration de politique générale. Dans la lignée des objectifs fixés dès sa campagne électorale par le président Nicolas Sarkozy, cet engagement apparaît toutefois en retrait par rapport à ceux pris par le précédent gouvernement auprès de la Commission européenne. Le gouvernement Villepin s’était engagé à ramener le taux d’endettement de la France à 60% de son PIB, le plafond exigé par la Commission européenne, et à réduire à néant son déficit budgétaire, en 2010 au plus tard. La dette des administrations publiques françaises (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales) atteignait quelque 1.176 milliards d’euros fin mars, soit environ 65% du produit intérieur brut, selon l’Insee. Cette situation préoccupe les responsables européens. José Socrates, Premier ministre du Portugal qui vient de prendre la présidence de l’UE, a encore réaffirmé lundi, à l’intention de Paris notamment, “l’importance d’avoir une politique budgétaire extrêmement exigeante”. C’est dans ce contexte que le président Nicolas Sarkozy assistera lundi prochain exceptionnellement à la réunion mensuelle des ministres des Finances de la zone euro, aux côtés de la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Devant les députés, François Fillon n’a pas détaillé le calendrier de la réduction du déficit de l’Etat français, rendue acrobatique par les nombreuses baisses d’impôts programmées pour un coût d’au moins 11 milliards d’euros. Mais selon son entourage, le gouvernement mise sur un déficit public de 2,5% du PIB en 2007, comme prévu dans le budget, et de 2,5% en 2008 “voire un petit peu mieux”, contre 1,8% prévu par le précédent gouvernement. “On engage des réformes lourdes”, a fait valoir l’entourage de M. Fillon pour justifier cet écart. “Nous allons peut être être amenés à faire un peu de déficit (…) pour permettre la croissance et dégripper l’économie qui en besoin actuellement”, a reconnu la ministre de l’Economie Christine Lagarde sur i-Télé, tout en réaffirmant qu’il n’était “pas question de faire une pause dans le désendettement”. Afin de rééquilibrer progressivement le budget, François Fillon s’est engagé devant les députés à stabiliser les dépenses de l’Etat, mais hors inflation, ce qui lui octroie une petite marge de manoeuvre. “Dès 2008, les dépenses de l’Etat seront strictement reconduites en volume”, a déclaré le Premier ministre, ce qui permet au gouvernement une augmentation des dépenses limitée au taux d’inflation. Le précédent gouvernement s’était engagé à diminuer les dépenses de 1% en volume. M. Fillon a aussi lancé un appel aux collectivités locales, jugées souvent trop dépensières dans les rangs de la majorité, soulignant que les dotations de l’Etat ne pourraient pas “croître au delà de l’inflation en 2008”. Globalement, les dépenses publiques (y compris Sécurité sociale et collectivités) ne devront pas augmenter de plus de 1% hors inflation, à compter de 2008, contre 2,2% à 2,3% actuellement, a-t-on précisé à Matignon. Autre piste d’économie, le Premier ministre a confirmé le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. |
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