[03/07/2007 17:34:41] FRANCFORT (AFP) Le groupe aéronautique européen EADS a rejeté mardi des informations publiées par le journal Les Echos faisant état d’un départ prochain du co-président de l’exécutif, l’Allemand Tom Enders, à l’occasion d’une réforme de la gouvernance du groupe. Dans l’entourage d’Arnaud Lagardère à Paris, on écarte un départ parallèle du co-président français du conseil d’administration évoqué par le journal, en soulignant que “les questions de personnes ne sont pas à l’ordre du jour”. Le journal économique français a affirmé mardi que le groupe européen d’aéronautique et de défense serait sur le point d’abandonner sa structure de direction bicéphale entre Français et Allemands “au profit d’une structure classique”. Dans ce cas de figure, le Français Louis Gallois resterait seul président exécutif du groupe et l’Allemand Rudiger Grube serait seul président du conseil d’administration, selon le journal. Tom Enders et Arnaud Lagardère (homologue actuel de M. Grube) seraient ainsi écartés de leurs fonctions actuelles. “C’est définitivement dénué de tout fondement”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’EADS au sujet de M. Enders.
M. Enders “n’a pas de projet de démission et travaille pleinement à remplir ses tâches (…) il contribue aussi à faire progresser la mise en place du programme de restructuration +Power8+, qui est très important pour Airbus”, a-t-il ajouté. Du côté d’Arnaud Lagardère on rappelle un communiqué indiquant la semaine passée que “le groupe Lagardère et l’Etat français parlent d’une seule et même voix sur ce dossier” et que “les questions de personnes ne sont pas à l’ordre du jour”. On ajoute de même source que “tout le monde travaille sur la gouvernance, avec l’espoir d’aboutir pour le sommet franco-allemand de Toulouse du 16 juillet. Il n’y a pas de problème franco-français, mais une solution franco-allemande à trouver, supposant l’accord de tous les actionnaires”. On assure qu’Arnaud Lagardère “sera présent au sommet”. Le président français Nicolas Sarkozy avait affiché le 23 juin au salon du Bourget sa volonté d’aborder la question de la gouvernance d’EADS, lors d’un sommet franco-allemand avec la chancelière Angela Merkel le 16 juillet au siège toulousain d’Airbus, en invitant “les actionnaires stratégiques d’EADS, DaimlerChrysler et Lagardère pour une réunion de travail”. Evoquant la gouvernance de l’entreprise, le président français ajoutait: “EADS doit devenir une entreprise normale”. M. Gallois, comme M. Enders, ont aussi évoqué à plusieurs reprises les pesanteurs de la direction bicéphale. “Je ne suis pas un défenseur de notre double-présidence (…) Louis Gallois comme moi préfèrerions être le seul chef dans le ring”, déclarait Tom Enders en mars au magazine allemand Focus. De son côté, Louis Gallois, déclarait au journal Le Monde du 23 mai: “il faut effectivement aller vers une direction plus normale, mais cela peut prendre du temps (…) L’essentiel c’est que l’orientation soit donnée”. Les membres du pacte d’actionnaires dirigeant la maison mère d’Airbus depuis sept ans sont d’une part Lagardère (en train de passer de 15% à 7,5%) et l’Etat français (15%), de l’autre DaimlerChrysler (15%) et un consortium d’investisseurs (7,5%) incluant des Länder allemands. Les deux groupes privés détiennent le pouvoir de décision et l’exercent au sein d’une présidence bicéphale du conseil d’administration. |
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