L’UE et le Brésil scellent un partenariat stratégique

 
 
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Le président brésilien Lula et le Premier ministre portugais José Socrates, le 4 juillet 2007 à Lisbonne (Photo : Francisco Leong)

[04/07/2007 20:20:30] LISBONNE (AFP) L’Union européenne (UE) et le Brésil ont scellé mercredi un accord de “partenariat stratégique” pour développer leurs relations dans tous les domaines et approfondir leur dialogue politique au terme de leur premier sommet organisé à Lisbonne.

“Ce sommet nous a permis de concrétiser une des grandes priorités de notre présidence de l’UE. Nous avons institutionnalisé une alliance stratégique avec le Brésil”, a affirmé le Premier ministre portugais, José Socrates, lors d’une conférence de presse.

Le sommet a réuni le président Luiz Inacio Lula da Silva, M. Socrates, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana, le Premier ministre de Slovénie, Janez Jansa, qui présidera l’UE à partir du 1er janvier 2008, et le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson.

Premier résultat concret de ce rapprochement entre le géant latino-américain et l’Europe, cette rencontre a permis de rapprocher les points de vue sur les négociations commerciales internationales du cycle de Doha menées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, ont souligné MM. Lula, Socrates et Barroso au cours de la conférence de presse commune.

“Les positions ne sont pas aussi éloignées qu’on le prétend parfois. Il est possible de sauver Doha. L’UE veut sauver Doha et nous avons à peine quelques semaines pour le faire”, a en particulier déclaré Barroso.

“Nous avons tous nos cartes à jouer, et le Brésil a la sienne. Dans les négociations, rien ne sert d’être nerveux ou irrités, il faut s’asseoir, régler les différences et négocier”, a pour sa part déclaré Lula qui peu avant s’était déclaré disposé à faire preuve de “souplesse” en cas d’avancée dans la question des aides à l’agriculture dans les pays développés.

Nous voulons chercher un “équilibre entre libéralisation et développement”, a affirmé M. Socrates, convenant qu’un accord dépendait “de la réduction des aides agricoles de la part des pays développés”.

Le Brésil et l’Inde avaient claqué la porte d’une rencontre le mois dernier à Postdam (Allemagne) avec l’UE et les Etats-Unis faute d’obtenir satisfaction sur l’ouverture des marchés des pays développés aux produits agricoles, alors que ces derniers réclament celle des marchés des pays émergents aux produits industriels.

Au-delà des relations économiques, ce partenariat suppose un dialogue politique au plus haut niveau sur “les grandes questions globales” comme le changement climatique et la sécurité énergétique ou encore la lutte contre les pandémies, la faim et la pauvreté, a expliqué Lula peu avant le sommet.

L’UE et le Brésil partagent les mêmes valeurs et “soutiennent l’Onu comme principal instrument dans la défense de la paix et de la sécurité internationale”, a-t-il encore affirmé.

Face à la menace du réchauffement global, le Brésil et l’UE sont convenus de rechercher “des solutions innovatrices dans le domaine des biocarburants” et de coopérer dans leur développement.

“L’éthanol et le biodiesel ouvrent la voie à une véritable révolution pour les économies des pays les plus pauvres. Ils créent des emplois, assurent la sécurité alimentaire, fixent les populations à la campagne”, a souligné Lula.

Le sommet devait être suivi d’un dîner offert par le président portugais, Anibal Cavaco Silva, auquel participeront notamment le président français Nicolas Sarkozy, et les chefs de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, italien, Romano Prodi et slovène Janez Jansa.

 04/07/2007 20:20:30 – © 2007 AFP