[04/07/2007 09:43:44] PARIS (AFP) Le développement des biocarburants pourrait faire monter les prix des denrées agricoles de base sur les dix prochaines années, met en garde un rapport sur les perspectives agricoles mondiales 2007-2016 de l’OCDE et de la FAO publié mercredi. Les prix agricoles sont actuellement élevés en raison de facteurs ponctuels comme l'”insuffisance de l’offre due à une sécheresse, ou la diminution des stocks”, souligne le rapport de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mais certains “changements structurels”, comme “l’augmentation de la demande de matières premières pour la production de biocarburants, et la réduction des excédents imputables aux réformes passées” à l’instar de celle de la Politique agricole commune (PAC) dans l’Union européenne, “pourraient maintenir les prix au-dessus de leurs niveaux d’équilibre historiques au cours des dix prochaines années”, avertit le rapport. Le principal élément de la réforme de la PAC de 2003 est le “découplage” total des aides versées aux agriculteurs par rapport à la production (l’exploitant n’est plus obligé de produire un volume donné pour percevoir un soutien). “Au cours de la période de projection, des volumes conséquents de maïs aux États-Unis, de blé et de colza dans l’Union européenne et de sucre au Brésil seront employés pour produire de l’éthanol et du biodiesel”, ce qui devrait entraîner une hausse du prix des “végétaux et, indirectement, des produits animaux, compte tenu de la hausse du coût des aliments du bétail”, poursuit-il. Une augmentation des prix agricoles serait particulièrement “problématique pour les pays en développement importateurs nets de denrées alimentaires et pour les populations pauvres des zones urbaines”, prévient l’étude. En outre, “si l’augmentation des prix des matières premières des biocarburants stimule le revenu” des agriculteurs, “elle accroît les coûts et fait diminuer le revenu” des éleveurs, qui “utilisent ces mêmes matières premières sous la forme d’aliments du bétail”, ajoute-t-il. La FAO et l’OCDE soulignent toutefois que, étant donné que “dans la plupart des pays de la zone tempérée, la production d’éthanol et de biodiesel n’est pas économiquement viable sans soutien”, l’évolution de l’action publique à l’égard des biocarburants sera une variable majeure dans le développement des biocarburants. Il existe deux principales familles de biocarburants: les éthanols, connus aussi sous le nom de “bioessence”, qui sont réservés aux moteurs à essence, et les biodiesels, commercialisés sous l’appellation de “diester”, pour les moteurs diesels. Les éthanols sont issus de la betterave à sucre, du blé, du maïs ou de la canne à sucre. Les biodiesels sont extraits de la transformation des huiles végétales (colza et tournesol en France, soja et palme dans d’autres pays), dont on obtient des esters d’huiles pour les mélanger aux diesels. Ils sont incorporés dans des carburants classiques à concurrence d’un seuil maximal autorisé. |
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