Sécu : le gouvernement présente un plan de redressement de 1,2 milliard d’euros

 
 
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Le déficite de la Sécurité sociale

[04/07/2007 20:48:43] PARIS (AFP) Le gouvernement, confronté à une très nette dégradation des comptes de la “Sécu” en 2007, a présenté mercredi un plan de redressement de 1,225 milliard d’euros d’économies en année pleine, prévoyant des baisses de remboursements pour les assurés sans médecin traitant.

Avec un “trou” de 12 milliards d’euros prévus en 2007, toutes branches confondues (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail), la Sécurité sociale se retrouve confrontée à un de ses déficits les plus élevés depuis sa création, il y a plus de 60 ans.

La branche maladie accuse à elle seule un déficit de 6,4 milliards, en raison d'”une reprise des dépenses” liées aux arrêts de travail et aux médicaments.

Le plan de redressement présenté par les ministres de la Santé, Roselyne Bachelot, et des Comptes publics, Eric Woerth, devrait permettre de réaliser des économies de 417 millions d’euros dès cette année.

Les assurés seront mis à contribution à hauteur de 350 millions d’euros sur un an, avec des baisses de remboursement ciblées et un déplafonnement du forfait d’un euro par jour sur les actes médicaux. “Ces mesures devraient entrer en vigueur au dernier trimestre de 2007”, a précisé Mme Bachelot.

Les patients qui consulteront un spécialiste sans passer par leur médecin traitant ne seront plus pris en charge qu’à 50% par la “Sécu”, contre 60% jusqu’ici, et 70% pour les assurés qui passent par la case médecin traitant.

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Eric Woerth à l’Elysée le 4 juillet 2007 (Photo : Patrick Kovarik)

Par ailleurs, le forfait institué en 2004 sera déplafonné: il était plafonné à un euro par jour, quel que soit le nombre de consultations effectuées dans une même journée. Ce plafond quotidien est porté à quatre euros.

Enfin, les assurés devront accepter la délivrance de médicaments génériques s’ils veulent bénéficier du tiers payant (absence d’avance de frais).

Du côté des médecins, les radiologues et biologistes vont subir des baisses de tarifs (sur les IRM et scanners).

Certains médicaments vont également voir leur prix baisser.

Conscient des limites de ce plan, le gouvernement travaille d’ores et déjà à d’autres mesures pour 2008, en particulier l’instauration de franchises médicales très décriées par les syndicats et l’opposition. “Nous allons vite mener une concertation, en juillet et en août, pour pouvoir prendre des décisions en septembre ou octobre”, a indiqué M. Woerth.

Le déficit du régime général (salariés du privé) devrait totaliser cette année 12 milliards d’euros contre 8 milliards initialement prévus, pour “retrouver ainsi ses plus hauts niveaux de 2004 et 2005”, selon les prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) publiées mercredi.

Les dépenses devraient s’élever cette année à près de 300 milliards d’euros (comparé à 268 milliards pour le budget de l’Etat), quand les recettes atteignent 288 milliards.

“C’est une situation inacceptable qui nécessite une réaction forte en 2007, mais aussi une réaction plus globale et plus structurelle au delà, c’est une question de responsabilité et même de morale”, a déclaré M. Woerth.

Dénonçant des mesures “qui viendront peser sur le pouvoir d’achat des malades et des assurés”, le PS a réclamé des “réformes de structure” du système de santé.

La CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, a dénoncé un “plan scélérat” prenant “en otages” les médecins.

Le Medef s’est “inquiété des conséquences des mesures d’économies sur le médicament”, secteur qui a selon lui “le plus fortement contribué à la réduction du déficit depuis 2004”.

 04/07/2007 20:48:43 – © 2007 AFP