EADS : le capital du groupe européen s’internationalise avec l’entrée de Dubaï

 
 
SGE.UCA58.050707183807.photo00.quicklook.default-245x145.jpg
Le logo d’EADS (Photo : Frederick Florin)

[05/07/2007 18:41:53] PARIS (AFP) Le capital du groupe européen EADS, maison-mère d’Airbus, contrôlé par les actionnaires franco-allemands, s’est un peu plus internationalisé avec l’entrée de fonds d’investissement de l’émirat de Dubaï, moins d’un an après celle d’une banque russe.

Dubaï International Capital (DIC), le fonds d’investissement de l’émirat a annoncé jeudi une prise de participation de 3,12% au capital, la première venant du Golfe dans le capital d’EADS. En septembre, la Vnechtorgbank, banque publique russe pour le commerce extérieur (VTB) avait déboursé un milliard d’euros pour prendre une participation de 5,02%.

Cette diversification de l’actionnariat intervient alors que le groupe européen est miné par les difficultés financières d’Airbus (-572 millions d’euros en 2006) et engagé dans un plan de restructuration drastique.

Après la déconfiture industrielle de l’A380, et malgré des commandes records, EADS a besoin de la confiance des marchés financiers et aura un fort besoin d’argent frais d’ici 2 à 3 ans au plus fort du développement du programme A350 qui coûte plus de 10 milliards d’euros.

A défaut d’apporter de l’argent frais à EADS, l’achat de titres par Dubaï sur le marché flottant (42% du capital), vient conforter les commandes de sa compagnie aérienne Emirates, premier client de l’A380 avec 55 exemplaires commandés.

De même, l’engagement financier toujours attendu du Qatar constituerait un signe similaire, sa compagnie étant le premier client de l’A350 avec 80 exemplaires commandés.

Quant à la participation russe, elle se présentait comme une contrepartie d’une coopération industrielle de longue date.

Les rumeurs de prise de participation du Golfe ont chaque fois été saluées par une hausse du titre en bourse. L’entrée de DIC a été suivie jeudi matin d’une progression d’EADS de plus de 1% à 24,55 euros dans un marché stable.

“C’est une preuve de confiance dans l’entreprise”, remarquait-on simplement jeudi chez EADS.

Aucun des deux nouveaux partenaires ne peut faire son entrée au conseil d’administration, coprésidé par le groupe allemand DaimlerChrysler et le groupe français Lagardère aux termes du pacte d’actionnaires conclu il y a sept ans à la naissance du groupe européen.

Le pacte lie l’Etat français (15%), Lagardère (15% dont 7,5% cédés en trois tiers en juin 2007, 2008 et 2009), DaimlerChrysler (22,5% dont 7,5% en association avec un pool d’investisseurs allemands), et la holding d’Etat espagnole Sepi (5,5%). Les deux groupes privés détiennent le pouvoir de décision, et l’exercent au sein de la présidence bicéphale.

Cette gouvernance est actuellement largement contestée et pourrait être remise en cause le 16 juillet à Toulouse lors d’un sommet franco-allemand réunissant le Président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel avec les deux actionnaires privés.

Il est en revanche peu probable qu’une refonte du pacte d’actionnaires ouvre la direction aux nouveaux venus.

Tout en cédant une partie de leurs titres depuis un an, DaimlerChrysler et Lagardère ont jusqu’ici refusé de voir leurs prérogatives réduites ou d’accepter une augmentation de capital qui diluerait leur part.

DIC a d’ailleurs souligné que les fonds de l’émirat “n’essaieront (pas) d’obtenir un siège au Conseil d’administration ou de jouer un rôle actif au sein d’EADS, mais ils chercheront à bâtir une relation stratégique avec la direction et les actionnaires d’EADS”.

De même le président russe Vladimir Poutine avait assuré en octobre 2006 n’avoir “aucun plan en vue d’une prise de contrôle hostile” d’EADS.

 05/07/2007 18:41:53 – © 2007 AFP