[05/07/2007 13:55:18] TOKYO (AFP) Téléphone, baladeur audio-vidéo, dictionnaire électronique, mini-PC… aucun appareil portable doté d’un écran ne semble désormais pouvoir échapper au nouveau sort que lui réservent les sorciers de l’électronique japonais: le transformer en téléviseur de poche. Depuis le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) mobile en avril 2006 au Japon, les industriels du pays s’ingénient à nicher un récepteur TV dans une multitude d’appareils. Les premiers engins à accueillir ce composant ont été les téléphones portables. Ils captent ainsi directement les signaux diffusés par le réseau hertzien de télévision à la norme locale ISDB-T. L’infrastructure cellulaire n’est quant à elle utilisée que pour les fonctions interactives associées. Près d’une trentaine de modèles de “keitai” (mobile) proposés par les trois principaux opérateurs japonais permettent déjà de regarder la télé à tout bout de champ et sans bourse délier. Selon les prévisions des fabricants (Sharp, Toshiba, Hitachi, Sanyo, Casio, etc.) près d’un quart des terminaux en circulation fin 2007, soit environ 20 million d’unités, seront aptes à recevoir les chaînes numériques. “La fonction télévision devient un critère de plus important dans le choix des mobiles”, confirme un vendeur de l’hypermarché de l’électronique Bic Camera dans le centre de Tokyo. Ainsi commence-t-on à voir dans les cafés ou sur les quais de gares des salariés regardant le journal télévisé sur leur téléphone. Devant cet engouement naissant, les mastodontes de l’industrie des semi-conducteurs et de l’électronique n’hésitent plus à mettre des TV partout. Toshiba a ainsi ajouté cette fonction à des baladeurs audio-vidéo numériques, différentiant ainsi ses produits des populaires iPod de l’américain Apple. Les appareils de Toshiba étant en outre dotés d’un disque dur de large capacité, ils permettent d’enregistrer des dizaines d’heures de programmes télévisés en appuyant sur une touche au moment de la diffusion ou par programmation. Dans la foulée sont arrivées les clefs USB/TV pour ordinateur portable. Il suffit de relier ce petit périphérique à un PC et d’installer un logiciel pour le transformer en téléviseur/enregistreur. Le pionnier nippon des téléviseurs à écran à cristaux liquides (LCD), Sharp, rencontre pour sa part un succès inattendu avec sa nouvelle série de dictionnaires électroniques enrichis de la fonction télévision. Il révolutionne ainsi un marché déjà massif. Ces encyclopédies, qui stockent entre autres la liste des milliers de “kanji”, les idéogrammes sino-japonais, constituent en effet un objet vital pour une majorité de Japonais. Matsushita, connu pour sa marque Panasonic, a choisi de glisser une puce TNT dans ses autoradios et lecteurs de DVD portables à l’instar de Sanyo, lequel a également inclus cette fonction dans un terminal de radionavigation de poche par satellite (GPS). Sony n’est pas en reste. Il propose une série de PC ultra-portables avec télévision intégrée, ainsi qu’une télévision miniature aussi susceptible de recevoir les radios AM/FM. Sont enfin attendus en rayons des accessoires pour muer en téléviseur les archi-prisées consoles de jeu portables DS/DS Lite de Nintendo et PSP de Sony. La possibilité d’intégrer une puce dans une liste déjà bien garnie d’appareils découle directement des prouesses techniques des industriels en matière de miniaturisation. “Nous sommes parvenus a créer un module de réception de 7,3 millimètres de côté qui sera produit en série à partir de ce mois”, indique un porte-parole de Sharp. Ainsi est né en l’espace d’un an un nouveau marché lucratif de composants (tuner, antennes, mini-écrans…) dont la montée en puissance est telle qu’elle oblige les fabricants à doper leur production plus vite que prévu. Selon un institut d’études marketing, mi/fin 2008 plus de 35 millions d’appareils en circulation au Japon, dont environ 30 millions de téléphones portables, pourront recevoir la TNT mobile. |
||
|