[05/07/2007 19:15:05] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole ont touché jeudi de nouveaux records depuis août 2006 à Londres et à New York, le marché s’inquiétant de l’approvisionnement en essence aux Etats-Unis et d’un regain de tensions au Nigeria. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a grimpé jusqu’à 74,32 dollars, un prix qui n’avait plus été vu depuis le 15 août 2006, et à New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en août a atteint 72,35 dollars, un plus haut depuis le 25 août 2006. Vers 16H30 GMT, le Brent valait 73,94 dollars (en hausse de 89 cents) et le “light sweet crude” 71,20 dollars (en baisse de 21 cents). Les réserves américaines d’essence ont eu beau progresser de 1,8 million de barils (mb) au cours de la semaine qui s’est achevée le 29 juin, elles demeurent de 4,7% inférieures à leurs niveaux de l’an dernier à pareille époque, selon le département américain de l’Energie (DoE). Ce niveau est jugé critique, au moment où un nombre record de 41 millions d’Américains sont sur les routes, selon l’Americain Automobile Association (AAA). Depuis plusieurs semaines, les investisseurs surveillent également avec inquiétude le taux d’activité des raffineries américaines. Ils craignent que celles-ci ne parviennent pas à satisfaire une demande qui atteint son pic annuel. Les raffineries ont certes amélioré leurs cadences, fonctionnant à 90% de leurs capacités, contre 89,4% la semaine précédente, mais ce taux reste inférieur aux 95% jugés nécessaires par les analystes pour répondre à la demande. Les réserves américaines de brut ont augmenté de 3,1 mb à 354 millions de barils et les réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage, à 121,6 millions de barils) de 1,2 mb, mais le marché n’en a pas tenu compte. Depuis le printemps, des incidents à répétition dans les raffineries américaines entretiennent une inquiétude de fond. “Les interruptions (…) s’avèrent être une caractéristique persistante du marché et représentent un risque à terme de faire monter les prix des produits pétroliers”, ont averti les analystes de la banque Barclays Capital. Des analystes signalaient encore jeudi des problèmes dans plusieurs raffineries américaines. Les pics atteints jeudi sont aussi le résultat des craintes soulevées par un regain de tension au Nigeria. La fillette de trois ans d’un expatrié a été enlevée jeudi dans le sud du pays. Mercredi, cinq expatriés employés par une société forant pour le compte de Shell, ont été kidnappés dans l’Etat de Rivers, au moment où le principal mouvement séparatiste du sud pétrolier, le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND), annonçait la fin de sa trève unilatérale. Ses militants réclament entre autres une meilleure redistribution des revenus pétroliers du Nigeria en faveur des populations locales. Le marché redoute qu’un regain de violence ne grève encore la production de brut du premier producteur africain. Les troubles et sabotages ont fait perdre en 2006 au Nigeria une grosse part de sa production normale. Selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE), la production nigériane, amputée d’environ 800.000 barils par jour en mai, est tombée à 2,01 millions de barils par jour, son plus bas niveau depuis le début de l’année 2003. Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Nigeria a produit moins de 2 millions de barils par jour en mai. |
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