Alors que nombre de pays dans le monde
se relèvent difficilement des hausses vertigineuses du prix du pétrole, les
pays du Golfe en tirent plutôt des avantages certains. C’est ce qu’affirme
la Banque nationale koweitienne dans un récent rapport sur l’évolution
économique dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, et dans lequel
elle précise que lesdits pays connaissent depuis quatre années un essor
économique sans précédent à la faveur des hausses record des prix du
pétrole.
Premier impact : l’investissement à l’étranger de ces pays a atteint à son
tour des niveaux records et dans tous les secteurs économiques. De surcroît,
le commerce extérieur et la bonne santé des balances commerciales des pays
du Golfe ont constitué, malgré l’accroissement des dépenses
gouvernementales, des réserves importantes en devises qui leur permettent
d’y recourir en cas de conjonctures économiques défavorables. Cet envol
économique est nettement perceptible au Koweït, en Arabie Saoudite, à Qatar
et dans les Emirats arabes unis. Pour leur part, Amman et Bahreïn, malgré
des champs pétroliers relativement petits, ont enregistré des indicateurs de
croissance notables, mais sensiblement inférieurs aux autres.
En termes de croissance économique, c’est le Qatar qui est en tête avec une
moyenne annuelle de 25 %, suivi du Koweït et des Emirats arabes unis,
cependant qu’Amman a enregistré le taux le plus faible (15 %), et que
l’Arabie Saoudite, la plus grande économie de la région, a connu une moyenne
de croissance de 16 % durant les cinq dernières années, soit en deçà de la
moyenne générale des pays du Golfe.
Or, en dépit des tentatives de ces pays de diversifier leurs ressources, le
pétrole reste de loin le moteur capital de la croissance, à telle enseigne
que l’abondance pétrolière a contribué à la hausse du PIB de 36 % en 2002 à
49 % en 2005, ce qui pourrait amener les prix du pétrole à des paliers
encore plus hauts. Les retombées de cette situation ont tout naturellement
fait que la moyenne du produit par tête d’habitant dans les pays du Golfe
est passée de 11 000 dollars en 2002 à 19 600 dollars en 2006, sachant qu’au
Qatar la moyenne en question est estimée à 63 000 dollars, dépassant de loin
la moyenne générale de l’ensemble des pays du Golfe.
|