[06/07/2007 16:57:30] SEATTLE (AFP) L’avionneur américain Boeing présente cette semaine son nouveau 787 Dreamliner, ambitionnant de régner sur le marché des moyen et long-courriers de capacité moyenne grâce à cet appareil vanté comme innovant et économe, au carnet de commandes bien rempli. Le constructeur va extraire dimanche de son usine d’Everett, près de Seattle (Washington, nord-ouest des Etats-Unis) le premier exemplaire de ce biréacteur, apogée de journées de présentation, à partir de vendredi, auxquelles environ 300 représentants de la presse américaine et internationale ont été conviés. Un 787, le premier nouveau Boeing en 13 ans, entamera ses vol d’essai à l’automne et la compagnie japonaise ANA, qui avait passé commande en 2004, devrait mettre un Dreamliner en service dès 2008. L’avion se singularise par une utilisation massive de matériaux composites, au lieu de l’aluminium qui constituait jusqu’ici la norme dans la construction aéronautique. “Jusqu’à 50% de la structure du 787, dont le fuselage et les ailes, sera en composites” comme la fibre de carbone, a indiqué Boeing. “En fabriquant une section de fuselage en une seule partie, nous éliminons 1.500 feuilles d’aluminium et de 40.000 à 50.000 rivets”, a affirmé l’avionneur. Plus résistants et durables, les composites permettent des gains de poids et donc de consommation, la carte maîtresse du 787. Le “Dreamliner”, “à conditions de vol comparables, va consommer 20% de carburant en moins que les avions de même taille d’aujourd’hui”, selon Boeing, qui pointe aussi les bénéfices pour l’environnement. L’entreprise laisse par ailleurs entrevoir une réduction d’un tiers des coûts d’entretien. En période de pétrole cher, ces arguments vont faire la différence dans un secteur aux faibles marges, note l’expert Richard Aboulafia. “Mettez-vous à la place d’une compagnie aérienne: vous n’avez pas le choix. Si vous n’avez pas d’avion de type 787 et que votre concurrent en a, il peut à la fois proposer des billets moins chers et gagner plus d’argent”, explique à l’AFP ce spécialiste en aéronautique de la firme de consultants Teal Group.
“Nous ne pouvons pas être sûrs de (l’exactitude) des objectifs de performance” de Boeing, “mais si cela se concrétise, ce sera révolutionnaire, en terme d’économie d’exploitation et de longévité” de l’appareil, souligne-t-il. Parmi les autres innovations du 787, dont Boeing espère écouler près de 2.000 exemplaires en 20 ans, un système de commandes non plus hydraulique mais électrique et côté confort en cabine, des hublots plus grands ainsi qu’une pressurisation plus confortable que sur les modèles actuels. Le 787, qui commencera sa carrière commerciale quelques mois après l’A380, l’avion géant d’Airbus, emprunte une stratégie opposée pour atteindre le même objectif d’abaissement des coûts. L’A380, dont une version dépasse les 800 places, vise à relier de grands aéroports de correspondances. Le Dreamliner est destiné à des liaisons entre villes moyennes et ne transportera que de 210 à 330 passagers selon les modèles.
Boeing se targue d’avoir déjà attiré 634 commandes fermes de 45 compagnies. Vendu entre 146 et 200 millions de dollars au prix catalogue, le 787, avec jusqu’à 15.750 km d’autonomie, pourra relier sans escale New York à Manille ou Moscou à Sao Paulo. Face à ce que l’Américain qualifie de “meilleur lancement d’un avion commercial de (son) histoire”, le consortium européen a réagi avec son futur A350, rival déclaré du 787 mais qui ne sera mis en service qu’en 2013. |
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