[06/07/2007 10:48:39] ZURICH (AFP) La première banque suisse UBS, leader mondial de la gestion de fortune, a annoncé vendredi le départ surprise de son directeur général Peter Wuffli, sur fond de résultats en baisse et de récentes déconvenues aux Etats-Unis dans les prêts immobiliers. Peter Wuffli, 49 ans, “se retire de ses fonctions et quitte la banque” pour être remplacé par son bras droit Marcel Rohner, 42 ans, membre du directoire du groupe depuis 2002 et chargé de la lucrative activité de gestion de fortune, selon un communiqué de l’établissement publié dans la nuit. En fait, le conseil d’administration s’est opposé à une proposition de son président, Marcel Ospel, de faire de M. Wuffli son successeur, précise le communiqué. Désavoué sur ce projet de passage de témoin, M. Ospel conserve ses fonctions “pendant au moins un autre mandat” de trois ans. “Le conseil estime que le passage de la fonction de directeur général à celle de président du conseil (d’administration) n’est pas automatique et préfère choisir la distribution des rôles qu’il considère comme la meilleure”, souligne le texte. Lors d’une conférence téléphonique, le président de la banque s’est appliqué à allumer des contre-feux en assurant que M. Wuffli n’était pas victime des derniers résultats en demi-teinte de la banque ou de désaccords stratégiques. “Des événements comme celui-ci peuvent paraître préoccupants à première vue, mais soyez assurés que nous allons continuer sur la ligne actuelle d’UBS” pour accroître les bénéfices”, a déclaré M. Ospel. Les résultats d’UBS pour le second trimestre seront “largement conformes” aux attentes du marché même si “il y aura comme toujours des aspects positifs comme des aspects négatifs”, a-t-il dit, précisant que la décision de ne pas nommer M. Wuffli au poste de président avait été prise à la fin de la semaine précédente. La Bourse suisse a accueilli plutôt positivement le changement de directeur général. En milieu de journée, le titre prenait 0,95%. Selon un opérateur, la décision d’UBS a calmé l’inquiétude avant les résultats du deuxième trimestre, mais d’autres prédisent une grande volatilité du titre jusqu’au 14 août, date prévue de leur publication. Le départ de M. Wuffli, considéré jusqu’ici comme le successeur désigné de Marcel Ospel, intervient dans le sillage de déconvenues enregistrées par l’établissement bancaire. En mai, la banque suisse a dû fermer l’un de ses “hedge funds” (fonds spéculatifs), Dillon Read Capital Management, spécialisé dans le “subprime mortgage” (créances hypothécaires à risque liés aux prêts immobiliers octroyés aux ménages les moins aisés) aux Etats-Unis, après avoir essuyé une perte estimée à 300 millions de dollars. En 2000, lors de l’explosion du marché, un très grand nombre de ménages américains se sont endettés pour profiter de conditions de financement très favorables. Ces titres de créance ont été ensuite placés sur le marché de la dette aux Etats-Unis. Les hedge funds ont alors racheté les “subprime mortgage”. Le pari des hedge funds consistait à s’emparer de ces titres très décotés en misant sur la remontée des prix. Les difficultés du marché immobilier ont contrarié leur stratégie et mis au bord de la faillite plusieurs fonds. Par ailleurs, les derniers résultats d’UBS sont en recul, contrairement à la plupart de ses ses rivaux. La banque a vu son bénéfice net baisser de 7% à 3,275 milliards de francs suisses (2,04 milliards d’euros) au premier trimestre. En 2006, elle avait enregistré un repli de son bénéfice net de 12,7% par rapport à 2005, qui comportait il est vrai d’importants éléments exceptionnels. |
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