[06/07/2007 12:55:14] PARIS (AFP) Plus de 700 joueurs, originaires de 51 pays, s’affrontent jusqu’à dimanche à Paris à l’occasion de la 5e Coupe du monde des jeux vidéo, qui a l’ambition de faire du “sport électronique” une discipline à part entière, sur le modèle coréen. Plus de 700 joueurs, originaires de 51 pays, s’affrontent jusqu’à dimanche à Paris à l’occasion de la 5e Coupe du monde des jeux vidéo, qui a l’ambition de faire du “sport électronique” une discipline à part entière, sur le modèle coréen. A coup de clics et de raccourcis clavier (jusqu’à 300 actions par minute), Mathilde et ses quatre coéquipières, vice-championnes de France, font preuve d’une dextérité et d’une rapidité témoignant d’une longue pratique. Leur terrain de jeu: Counter-Strike, où elles se livrent un combat sans merci par ordinateurs interposés, jouant tour à tour le rôle des terroristes et anti-terroristes, sous le regard attentif de leur coach qui dicte la stratégie. L’ambiance, studieuse, est ponctuée de cris de joie… ou de désespoir des équipes, venues du Brésil, de Russie, de Suède ou de Chine. “Quatre soirs par semaine, au rythme de 2 à 3 heures par soir”: Mathilde, 25 ans, plus connue sous son pseudo “Arwen”, s’astreint à un entraînement régulier. Elle a découvert la compétition il y a sept ans et gagne désormais “500 euros par mois”, sous le parrainage de l’éditeur français Ubisoft. Une somme dérisoire en comparaison aux “2 millions de dollars par an” que touchent certains joueurs coréens, affirme Matthieu Dallon, président de Games-Services, société à l’initiative de l’événement. “En Corée et aux Etats-Unis, il existe des chaînes de télévision 100% dédiées au sport électronique”, considéré comme un véritable spectacle. En France, c’est “un phénomène naissant”, analyse Emmanuel Forsans, président de l’Agence française pour le jeu vidéo (AFJV). “Les sponsors se bousculent et manifestent un vrai intérêt pour un nouveau média qui fait rêver les gamins”, ajoute-t-il. “Tous les éléments sont réunis pour une professionnalisation”, estime Laurent Michaud, responsable du pôle jeux vidéo de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe), mais “la composante commerciale, très forte, ralentit le phénomène et empêche le jeu vidéo de devenir un sport”. Games-Services tente précisément de créer une unité des règles en organisant un des rares championnats du monde de la discipline. Sélectionnés parmi 500.000 candidats, les “gamers”, qui se partageront des prix de 180.000 dollars, sont venus avec leur équipement: clavier, souris et casque, aussi sacrés que “la raquette d’un tennisman”, précise un organisateur. Les PC sont en revanche fournis pour garantir l’égalité de traitement. “Concentration, acuité visuelle, accélération du rythme cardiaque aux moments clés, réflexes, gestion du stress, hygiène de vie, fair-play”, les qualités requises sont les mêmes que pour tout sportif, souligne M. Dallon. Les jeunes filles, au nombre de 120, s’imposent lentement, faisant taire les préjugés, même si elles ne se mesurent pas encore aux hommes, largement majoritaires. Les jeux choisis pour leur “popularité”, sont, il est vrai, plutôt “masculins et guerriers”, abordant les thématiques de l’action, du football, de la stratégie et de la course automobile, reconnaît-il. Entre 40.000 et 50.000 visiteurs sont attendus Porte de Versailles pour admirer leurs “héros”, mais aussi participer aux tournois, découvrir les nouvelles consoles ou l’histoire des jeux vidéo, une industrie qui s’apprête à dépasser la musique en terme de chiffre d’affaires, selon le cabinet Gfk. |
||
|