La grève menace toujours la Deutsche Bahn malgré un accord salarial

 
 
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Un train de la compagnie Deutsche Bahn à Munich (Photo : Gabriel Bouys)

[09/07/2007 14:56:39] BERLIN (AFP) La compagnie des chemins de fer allemande Deutsche Bahn a réglé une partie de ses problèmes en concluant lundi un accord salarial avec les deux principaux syndicats, mais reste sous la menace de grèves brandies par le syndicat dissident des conducteurs.

Les deux principaux syndicats des transports, Transet et GDBA, ont conclu un accord avec la compagnie prévoyant 4,5% d’augmentation de salaire sur 19 mois assortie d’une prime de 600 euros pour quelque 134.000 salariés. Ils demandaient 7%, mais n’en sont pas moins satisfaits.

Cet accord “représente une juste participation des salariés au succès de Deutsche Bahn”, s’est réjoui le négociateur du syndicat GDBA Klaus-Dieter Hommel lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Berlin à l’issue des négociations.

Un avis partagé en partie par le patron de la compagnie Hartmut Mehdorn, qui a reconnu que cet accord était “acceptable” au regard des efforts consentis pendant plusieurs années par le personnel pour redresser l’entreprise.

Celle-ci s’est même engagée à ce que tous les salariés touchent au moins 1.600 euros de plus sur la période de l’accord, quitte à accorder une rallonge pour ceux qui sont en bas de la grille des salaires.

Avec un bénéfice net de 1,7 milliard en 2006, le plus élevé jamais dégagé par la compagnie, il était en effet devenu difficile pour la direction de refuser plus longtemps de revaloriser les salaires.

Après des années de vaches maigres accompagnées de licenciements, la situation de l’entreprise est désormais florissante et il est prévu qu’elle entre en Bourse en 2008, malgré les réticences d’une partie de la classe politique allemande.

Cette option est fortement soutenue par le patron de la compagnie, qui avait tout intérêt à éviter une grève massive qui ne pouvait qu’être dommageable pour son image vis-à-vis de futurs investisseurs.

Tous les soucis de l’entreprise ne sont pas réglés pour autant, alors que le syndicat des conducteurs de trains GDL, qui représente 34.000 salariés, essentiellement conducteurs et personnel roulant, continue d’appeller à la grève.

“Nous prenons acte de l’accord, mais il n’a absolument aucune influence sur nos propres négociations”, a affirmé à l’AFP Gerda Seibert, porte-parole du GDL. Mardi matin, de nombreux débrayages devraient perturber le trafic ferroviaire en Allemagne entre 06H00 et 09H00 GMT.

Son chef Manfred Schell, 64 ans, qui a commencé sa carrière comme machiniste dans les locomotives à vapeur, se montre intraitable: il réclame un accord séparé pour les conducteurs de train accompagné d’une augmentation de salaires allant jusqu’à 31%.

Le besoin de revalorisation est énorme, estime-t-il. Le salaire d’un conducteur de train au début de sa carrière est de 1.400 à 1.500 euros net selon le GDL, et ne dépasse guère les 2.200 euros en fin de carrière.

Avant de partir en retraite l’an prochain, M. Schell se bat pour obtenir un statut particulier pour les conducteurs, à l’image de celui des pilotes de ligne dans l’aviation civile.

Parmi les motivations de M. Schell pour négocier séparément est aussi citée son antipathie à l’égart de son homologue de Transnet Norbert Hansen, un proche de la direction de la Bahn et qui s’est déclaré d’ailleurs publiquement en faveur de l’entrée en Bourse de la compagnie.

Jusqu’à présent, M. Mehdorn refuse catégoriquement un accord séparé avec le GDL. Il devrait néanmoins rencontrer M. Schell vendredi à Francfort afin de trouver une issue à la crise qui perturbe depuis déjà plus d’une semaine le trafic des trains de grandes lignes et de banlieue.

 09/07/2007 14:56:39 – © 2007 AFP