Airbus reprend la tête des commandes, Boeing consolide le succès du 787

 
 
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Image de synthèse du A350

[09/07/2007 13:54:57] PARIS (AFP) Airbus a repris l’avantage sur Boeing en terme de commandes d’avions civils à l’issue du premier semestre 2007, grâce à un raz-de-marée de commandes lors du salon aéronautique du Bourget, tandis que son rival américain a consolidé le succès de son 787 Dreamliner, présenté dimanche.

L’avionneur européen Airbus avait été détrôné en 2006 par le constructeur américain de la place de leader mondial pour les commandes, qu’il occupait depuis l’an 2000.

Airbus avait alors connu une année noire marquée par les retards industriels de production de son avion géant A380 qui ont contribué à plonger ses comptes dans le rouge (-572 millions d’euros), et il était pénalisé commercialement par le retard au démarrage de son projet de long courrier A350.

En cette année 2006, Boeing avait engrangé 1.044 commandes contre 790 pour la filiale du groupe européen EADS.

Au premier semestre 2007 dans un marché plus que jamais florissant, Airbus a reçu 680 commandes fermes. Il a repris la tête grâce à 470 commandes en juin, dont 425 annoncées au salon aéronautique du Bourget (18-24 juin).

De son côté, Boeing a progressé plus lentement avec 544 commandes recensées au 3 juillet, contre 429 au 6 juin.

Les usines des deux constructeurs tournent à plein, et en terme de livraisons, Airbus est légèrement en tête avec 231 livraisons au premier semestre contre 220 pour Boeing.

Les commandes fermes reçues par Airbus, qui étaient dominées aux trois quarts par les moyen-courriers de la famille A320 jusqu’à la fin mai, ont été presque rééquilibrées en juin grâce au décollage des commandes du futur long-courrier de 250 à 350 sièges, l’A350XWB.

Le futur A350, qui ne viendra concurrencer le 787 qu’en 2013, avec cinq ans de retard, a reçu 141 commandes fermes au cours du seul salon du Bourget et en totalise désormais 154 depuis le lancement du programme en décembre 2006.

Une première version avait été abandonnée en 2006 sous la pression de plusieurs compagnies qui la jugeaient trop proche de l’A330 des années 1990, dont le loueur américain ILFC, le plus grand acheteur d’avions du monde.

ILFC, qui avait commandé l’A350 ancienne version à 16 exemplaires, “devrait se décider très rapidement”, a estimé le directeur commercial d’Airbus John Leahy au Bourget.

ILFC a déjà apporté à Boeing son principal succès du mois de juin en lui commandant 50 787 au Bourget.

Au 3 juillet, l’avionneur américain enregistrait ainsi 194 exemplaires de son dernier-né depuis le début de l’année, sur 544 commandes tous modèles confondus.

Le 787, composé à 50% de matériaux composites légers et résistants, totalisait alors 642 commandes depuis le lancement du programme en 2004. Il a reçu samedi 35 nouvelles commandes qui portent le total de commandes à 677, soit le meilleur lancement de Boeing pour un avion commercial dont la mise en service est prévue en mai 2008.

Le combat pour la prééminence commerciale se double pour Airbus d’un plan de restructuration, Power8, qui doit dégager 5 milliards d’euros d’économies d’ici à 2010, puis 2,1 milliards par an, notamment en supprimant 10.000 suppressions d’emplois.

Sa maison-mère EADS s’efforce également de simplifier sa gouvernance, qui pourrait passer par la fin de la présidence bicéphale, lors d’une réunion de travail le 16 juillet au siège d’Airbus à Toulouse entre le Président Nicolas Sarkozy, la chancelière Angela Merkel et “les actionnaires stratégiques d’EADS”, DaimlerChrysler et Lagardère.

 09/07/2007 13:54:57 – © 2007 AFP