[09/07/2007 22:09:54] BRUXELLES (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a rassuré les ministres des Finances de la zone euro, qui l’avaient accueilli froidement, en leur présentant lundi soir à Bruxelles son programme économique et budgétaire. Dans une démarche sans précédent, M. Sarkozy avait décidé d’accompagner sa ministre des Finances Christine Lagarde à l’Eurogroupe, pour expliquer son programme de relance à ses partenaires européens inquiets de la dérive des comptes publics français. Le président français a demandé à ses partenaires européens de lui “donner du temps” pour réformer son pays et ramener à l’équilibre ses finances publiques. Les pays de la zone euro se sont fixés 2010 comme date butoir pour ramener leur déficit public à zéro. M. Sarkozy est venu demander deux ans de plus pour y arriver, rompant la promesse du précédent gouvernement français. “Je ne demande pas des délais pour différer un effort de maîtrise des finances publiques mais une application intelligente et dynamique du pacte de stabilité”, a déclaré M. Sarkozy au cours d’une conférence de presse commune avec le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.
Le Pacte de stabilité stipule que les pays européens doivent profiter des périodes de bonne santé économique pour assainir leurs finances publiques. Visiblement séduit par le personnage de M. Sarkozy, M. Juncker s’est exclamé: “Nous disons oui à ce programme ambitieux de réformes structurelles en France”. “C’est une bonne nouvelle pour l’Europe, la France ne sera plus jamais le pays de l’immobilisme”, a-t-il ajouté. Il a néanmoins demandé au président français des engagements précis et ce dernier a dû “mettre de l’eau dans son vin”, selon des sources européennes. M. Sarkozy s’est engagé à diminuer son déficit public à 2,4% du PIB dès cette année (contre 2,5% l’an dernier) et à un niveau plus bas en 2008. Il a promis également de ne pas relâcher ses efforts de “consolidation budgétaire” pour réduire le déficit et la dette publics. “Je me devais d’être réaliste et transparent”, a-t-il indiqué. Si “la croissance est supérieure” aux prévisions, “alors on pourra être au rendez-vous de 2010” au lieu de 2012. M. Juncker a confirmé que “sans que nous ayons à le pousser”, M. Sarkozy s’était engagé à ce que “toutes les recettes supplémentaires conjoncturelles qui seraient réalisées au-delà des prévisions budgétaires soient affectées à la réduction de la dette et du déficit.” “Il n’y a donc pas de stop et pas d’arrêt général à la consolidation budgétaire en France”, s’est félicité M. Juncker. La Commission européenne, auparavant très critique envers la France, s’est dite satisfaite des engagements français. “Ce qu’on a obtenu va au-delà de ce que nous attendions”, a confié une source communautaire. Enfin la France devra présenter à ses partenaires un programme de stabilité actualisé en septembre, qui sera régulièrement révisé. Par ailleurs Nicolas Sarkozy a de nouveau proposé que les dirigeants européens se rencontrent pour un sommet économique “à la rentrée”. Le président français ne cache pas son ambition de faire de l’Eurogroupe un contrepoids à la Banque centrale européenne, à laquelle il reproche de ne pas se soucier assez de la croissance dans ses décisions de politique monétaire. “Sur la politique monétaire, j’en ai brièvement discuté avec mon ami Jean-Claude Trichet, nous ne sommes pas exactement sur la même longueur d’onde”, a-t-il affirmé. |
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