FMI : l’UE prudente sur une candidature Strauss-Kahn

 
 
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Le socialiste français Dominique Strauss-Kahn à Sarcelles le 7 juin 2007 (Photo : Jean Ayissi)

[10/07/2007 05:47:34] WASHINGTON (AFP) Les ministres des Finances européens sont restés lundi prudents sur un soutien à la candidature du Français Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds monétaire international (FMI), le Royaume-Uni remettant même en cause l’attribution du poste à un Européen.

Le Conseil d’administration du FMI s’est de son côté réuni lundi à Washington pour lancer la procédure de désignation du successeur de l’Espagnol Rodrigo Rato, qui quittera son poste fin octobre de manière prématurée.

Le Fonds a indiqué dans un communiqué qu’il entendait agir vite et rappelé que “chaque membre de son Conseil d’administration peut soumettre une candidature pour ce poste, sans critère de nationalité, comme cela a été le cas dans le passé”.

Traditionnellement, le poste de directeur-général du FMI revient à un européen alors que la présidence de la Banque mondiale, l’institution soeur, est attribuée à un américain.

Le président français Nicolas Sarkozy a proposé à ses partenaires européens la candidature à la direction du FMI de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances français Dominique Strauss-Kahn. Cette proposition a été discutée de manière informelle lors d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles lundi.

“Je confirme que Dominique Strauss-Kahn sera le candidat de la France, en plein accord avec lui, et je le souhaite le candidat de l’Europe”, a indiqué le président français lors de cette réunion.

Outre le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, plusieurs ministres ont vanté à la presse les qualités de Dominique Strauss-Kahn, comme le Néerlandais Wouter Bos ou le Belge Didier Reynders. Mais aucun ne s’est vraiment engagé à soutenir l’ancien ministre des Finances socialiste.

M. Reynders a souligné que le processus de désignation serait “long” et souhaité qu’à ce stade “chaque Etat qui souhaite présenter un candidat le fasse”.

Quant à l’Espagnol Pedro Solbes, il a estimé qu’il faudrait d’abord parler “du profil du candidat” avant de discuter des noms.

Pour l’instant, seule la Pologne devrait présenter un candidat alternatif mardi. Il s’agira, selon un diplomate, de l’ancien président de la Banque centrale Leszek Balcerowicz ou de l’ancien Premier ministre Marek Belka.

L’Italie devrait renoncer à le faire: le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, a indiqué lundi qu’il n’était pas candidat et le ministre des Finances Tommaso Padoa-Schioppa a annoncé récemment qu’il n’était candidat qu’à la présidence du comité monétaire et financier international du FMI, chargé d’orienter la politique du Fonds, et qui était dirigé par Gordon Brown.

Le Royaume-Uni a de son côté remis en cause la règle tacite répartissant la direction du FMI et celle de la Banque mondiale entre Européens et Américains.

“Le poste de directeur général doit être attribué à l’issue d’un processus ouvert (…) je ne pense pas que l’Europe puisse simplement dire: +c’est notre position est nous ne sommes pas prêts à en discuter avec quiconque+”, a déclaré le ministre des Finances britannique Alistair Darling au quotidien le Guardian.

M. Darling a estimé que tous les pays devraient avoir le droit de désigner un candidat et d’évaluer les candidats, comme le réclament les grands pays émergents.

“La tendance est à la réforme. Les gens veulent voir un processus beaucoup plus ouvert et transparent que dans le passé”, a-t-il dit.

En outre, certains pays pourraient estimer que les Français dirigent déjà suffisamment d’institutions internationales, avec Pascal Lamy à l’Organisation mondiale du commerce et Jean-Claude Trichet à la Banque centrale européenne, ou encore Jean Lemierre à la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd).

 10/07/2007 05:47:34 – © 2007 AFP